La Dépêche – Le président du Mécanisme national de prévention de la torture (MNPT), Cheikh Ahmed Ould Zehaf, a affirmé ce dimanche que les conditions de détention de l’activiste écologiste Ali Ould Bakar à la prison centrale de Nouadhibou sont jugées « normales », à l’issue d’une visite de terrain effectuée par une délégation de l’institution.
Interrogé sur le rasage de la tête imposé à l’activiste à son arrivée, Ould Zehaf a précisé qu’il s’agit d’une pratique routinière instaurée depuis plusieurs années par l’administration pénitentiaire de Nouadhibou. Ce geste, explique-t-il, vise à prévenir les infestations de poux, qui avaient déjà touché l’établissement par le passé.
« Il ne s’agit pas d’une mesure ciblée contre Ould Bakar. Tous les détenus nouvellement admis sont soumis à cette coupe, reçoivent des vêtements spécifiques et bénéficient de soins d’hygiène de base », a déclaré Ould Zehaf lors d’une conférence de presse tenue à Nouadhibou.
Le président du MNPT a toutefois reconnu l’absence de règlement intérieur clair dans la prison, ce qui crée des malentendus entre les détenus et l’administration pénitentiaire. Certaines procédures, bien qu’habituelles pour les responsables, peuvent être perçues par les prisonniers comme des abus ou des atteintes à leur dignité.
« Il est impératif que toutes les pratiques – qu’il s’agisse de la coupe de cheveux, de la remise de vêtements ou d’autres mesures – soient formalisées dans un règlement transparent et expliqué à chaque nouveau détenu », a-t-il insisté.
Cheikh Ahmed Ould Zehaf a également pointé du doigt le problème de surpopulation carcérale. Selon lui, la prison de Nouadhibou héberge actuellement un nombre de détenus bien supérieur à sa capacité d’accueil. Une extension de l’établissement serait donc nécessaire pour garantir des conditions de détention décentes.
Au terme de leur visite, les membres du MNPT ont tenu une réunion avec le directeur de la prison et les responsables de la sécurité. Des recommandations ont été formulées dans le but d’améliorer les relations entre détenus et personnel, aussi bien pénitentiaire que judiciaire.
