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C’est une décision liée aux sanctions américaines que le président de facto du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan, a prise mercredi en décrétant la dissolution des Forces de soutien rapide, supplétif à l’armée depuis de longues années. Le ministère du Trésor américain a sanctionné pour violation des droits humains plusieurs responsables paramilitaires, le numéro deux des FSR Abderrahim Hamdane Daglo dit

Le général soudanais Abdel Fattah al-Burhan (à gauche) et le général soudanais Mohamed Hamdan Daglo dit Hemedti (à droite).

Le général soudanais Abdel Fattah al-Burhan (à gauche) et le général soudanais Mohamed Hamdan Daglo dit Hemedti (à droite). © AP Photo – Montage

Le général al-Burhan cherche à gagner du terrain sur le plan politique alors qu’il est en difficulté sur le plan militaire à Khartoum. Depuis qu’il a quitté la capitale soudanaise pour s’installer à Port-Soudan fin août dernier, le général al-Burhan cherche à asseoir sa légitimité auprès de la communauté internationale. En s’affichant aux côtés de chefs d’État étrangers (au Caire, à Juba, à Doha) en sa qualité de chef du Conseil souverain, il apparait comme celui qui tente de mettre fin à un conflit interne. 

D’ailleurs, la décision de dissoudre les FSR intervient pour « rébellion » et « graves violations des droits des citoyens ». Cette dissolution vise, selon plusieurs observateurs, à essayer de déplacer la guerre vers un tout autre terrain, celui de la légalité. Mais le défi militaire est immense. L’armée est acculée et encerclée dans ses bases à Khartoum. 

La dissolution des FSR est aussi une tentative de récupérer leurs avoirs placés au Soudan et dans différents pays étrangers afin d’éviter qu’ils soient gelés par les Américains après les sanctions. Selon Othman Mirghanni, rédacteur en chef du quotidien soudanais Atayar, « avec la dissolution des FSR, ces avoirs reviennent à l’État soudanais. » 

Autre répercussion, il n’est plus possible que les membres des FSR puissent intégrer l’armée. La question était en discussion avant le début de la guerre.

En réagissant à leur dissolution, les paramilitaires ont dénoncé une décision « illégale » et qui « ne changera rien sur le terrain ». « Nous allons continuer notre combat contre l’armée pendant longtemps », a indiqué l’un des conseillers du général Hemedti. 

By Albert C. Diop

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