Le Parisien – Artistes, étudiants ou chercheurs de ces trois pays actuellement présents en France pourront poursuivre leurs activités et bénéficier éventuellement d’une bourse. Mais pour ceux qui devaient s’y rendre, la situation se complique.
Les nouveaux visas pour les étudiants du Mali, Niger ou Burkina Faso qui devaient poursuivre leurs études en France sont suspendus, en raison de la fermeture des services consulaires français dans ces pays, a-t-on appris samedi auprès du ministère des Affaires étrangères.
« Les services campus France et visas ne peuvent plus fonctionner normalement. Les artistes, étudiants et chercheurs déjà en France poursuivent normalement leurs activités et leurs études, et sont les bienvenus », a indiqué le ministère des Affaires étrangères.
Campus France, qui est l’agence française de promotion à l’étranger de l’enseignement supérieur français et de l’accueil des étudiants étrangers en France, précise que les bourses accordées aux étudiants de ces trois pays déjà sur le territoire français « restent actives ».
3 000 étudiants maliens, 2 500 burkinabés et 1 200 nigériens
La France compte actuellement quelque 3 000 étudiants maliens, 2 500 burkinabés et 1 200 nigériens dans ses établissements d’enseignement supérieur. « Le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères n’a jamais donné instruction de suspendre la coopération avec le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ou leurs ressortissants. C’est la coopération de la France dans ces trois pays qui est suspendue, compte tenu du contexte sécuritaire et politique », a-t-il ajouté auprès.
La coopération avec le Niger et le Burkina Faso a été suspendue respectivement le 29 juillet puis le 6 août dernier, quelques jours après le coup d’État au Niger. En novembre 2022, une même décision avait été prise pour le Mali. Le Burkina Faso et le Mali sont solidaires des militaires ayant pris le pouvoir chez leur voisin nigérien.
Vendredi, le ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur avait indiqué à l’AFP être « contraint de suspendre nos services de visas et notre coopération civile pour des raisons de sécurité ». Pour autant « il n’est pas question de stopper des coopérations existantes avec des universités ou d’autres établissements scientifiques ».
Les protestations du monde de la culture
La semaine écoulée a vu les protestations de plusieurs syndicats professionnels du monde de la culture contre un message qu’ils assurent avoir reçu mercredi « en provenance des Drac », les directions régionales de la culture, et « rédigé sur instruction du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères ». « Ce message au ton comminatoire demande à nos adhérents de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, toute coopération avec les pays suivants : Mali, Niger, Burkina Faso », ont-ils précisé dans un communiqué.
« Lorsqu’on dit qu’il n’y aura pas de visa ou qu’on annule tous les événements qui seraient faits en France avec tous les artistes venant du Burkina Faso, du Mali ou du Niger : c’est faux, ça ne se passera pas », a répondu le président français Emmanuel Macron.
Il n’est « pas question d’arrêter d’échanger avec les artistes », avait dit de son côté la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, qui avait toutefois rappelé l’impossibilité de délivrer de nouveaux visas.
Par Le Parisien avec AFP