Jeudi, le gouvernement mauritanien a encore une fois dénoncé de « nombreux mouvements entre groupes armés et l’armée malienne » à la frontière entre les deux pays. Il a précisé par la voix de son porte-parole que l’armée mauritanienne défendra ses citoyens en dehors et à l’intérieur de la Mauritanie. Quelles sont les réactions à Bamako ?  

RFI

Une vue de la localité de Nara au Mali à proximité de la frontière avec la Mauritanie.
Une vue de la localité de Nara au Mali à proximité de la frontière avec la Mauritanie. © Wikimedia/Creative commons

Avec notre correspondant régional, Serge Daniel

Il faut rappeler d’abord qu’il y a un peu plus de deux semaines, Nouakchott avait déjà accusé l’armée malienne d’avoir commis des exactions sur des civils mauritaniens à la frontière entre les deux pays. Comment réagit-on dans la capitale malienne après cette nouvelle sortie des autorités mauritaniennes ?

Le ton utilisé par le porte-parole du gouvernement mauritanien a un peu surpris dans les milieux officiels à Bamako : « Nous avons des canaux pour échanger. Pourquoi ces paroles publiques et menaçantes ? », s’interroge par exemple un officier supérieur du ministère malien de la Défense. Un autre interlocuteur rappelle la ligne officielle sur les incidents à la frontière entre les deux pays : « Avec le pays frère de la Mauritanie, oui, pour la poursuite du dialogue, mais la défense de notre territoire restera une priorité ».

Le Mali reconnaît qu’il a actuellement toujours des troupes qui circulent à une de ses frontières avec la Mauritanie, mais côté Mali. Récemment, la Mauritanie a accusé l’armée malienne et les combattants de la société russe Wagner d’avoir à cette même frontière commis des exactions contre ses ressortissants. Pour calmer la tension, une délégation officielle malienne s’est rendue en Mauritanie. De son côté, Nouakchott a dépêché à Bamako des envoyés spéciaux. Visiblement, ça ne suffit pas pour faire baisser la tension.

By Albert C. Diop

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