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Plus de 500 organisations et personnalités ont participé au Dialogue politique ouvert le 28 mai, dont les travaux, qui seront achevés ce mercredi, ont été éclatés autour de trois commissions structurées autour de thématiques diverses. S’il y a eu des accords sur l’interdiction de cumul de fonctions du chef de l’Etat et chef de parti, la rationalisation du calendrier électoral et des partis politiques, il y a eu aussi des points de convergence, notamment sur la modification de l’article 80, entre opposition, Osc et autres organisations. Sans plus ! Les désaccords portent sur le statut du chef de l’opposition, sur l’Observatoire de la démocratie, la déchéance électorale, la publication des sondages. Alors que les points de réserve sont la nature du régime politique sénégalais et la régulation des fonds politiques. C’est dire…

Par Bocar SAKHO – Aujourd’hui, le ministre de l’Intérieur va clore le Dialogue politique entamé le 28 mai. Après plusieurs jours de plénières à huis clos, on connaît un peu l’étendue des discussions qui ont été «menées» de façon «hardie» par les quelques 500 participants. Evidemment, il y a eu des dissensions, des incompréhensions, de longues discussions et des conciliabules pour aboutir à des consensus. Il y a eu des désaccords et des points réservés.

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D’abord les consensus identifiés par les «dialogueurs» : il y a eu des accords sur le principe de l’interdiction du cumul des fonctions de chef de l’Etat et de chef de parti, sur le principe de rationalisation des partis politiques. Il y a aussi une entente sur la rationalisation du calendrier électoral et convergence sur la tenue de la Présidentielle dans la même année que les Législatives et l’organisation des Territoriales à mi-mandat. Pour le financement public des partis politiques, le principe a été retenu, mais il est sous réserve de modalités précises à définir. Comme la charte des partis politiques avec l’adoption d’une «loi générale» ou d’un «code» régissant le fonctionnement des partis politiques.

Accords, désaccords, convergences et points de réserve

Dans le panier des accords, on peut y ranger sans doute aussi les points de convergence. Il y a le très controversé article 80 qui est considéré comme une épée de Damoclès au-dessus des citoyens qui peuvent se retrouver en prison pour offense au chef de l’Etat. En tout cas, l’opposition, les organisations de la Société civile et autres organisations s’accordent sur la nécessité de le modifier. Sans avoir réussi à obtenir son retrait de l’arsenal juridique ?

Par ailleurs, les participants se sont accordés sur la protection des libertés publiques : opposition, Osc et autres organisations s’accordent sur la nécessité de les améliorer, l’encadrement de l’utilisation des réseaux sociaux avec l’amélioration du cadre existant et la poursuite de la réflexion sur la protection de la Société civile et des professionnels des médias. Bien sûr, le dispositif actuel les protège et va être amélioré avec le projet de loi sur les lanceurs d’alerte et l’accès à l’information, encore dans le circuit gouvernemental.

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Ensuite, les désaccords : si le principe du statut de l’opposition est acquis, il y a néanmoins un désaccord sur le statut du chef de l’opposition. A l’image de l’Observatoire de la démocratie, la prononciation de la déchéance électorale, la publication des sondages et l’élargissement de la saisine du Conseil constitutionnel aux citoyens, déjà contenu dans les conclusions des Assises de la justice dont les recommandations sont encore dans les tiroirs présidentiels.

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Enfin, il y a les points de réserve que constituent la nature du régime politique sénégalais et la régulation des fonds politiques. La suppression de la caisse noire et l’abrogation de l’article 80 devaient constituer les engagements phares du régime Pastef dont les leaders avaient toujours dénoncé leur existence. Or, le Président Faye souhaiterait, à la fin «des concertations larges et inclusives» du Dialogue politique, voir sur sa table des propositions audacieuses et réalistes en vue d’une refondation du système politique actuel.

Aujourd’hui, il faut se rendre compte que ce n’est pas la révolution comme pouvaient l’espérer certains avec la tenue de ce nouveau dialogue politique.
bsakho@lequotidien.sn

By Albert C. Diop

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