APA - Ouagadougou (Burkina Faso)APA – Ouagadougou (Burkina Faso)

Partager

La justice burkinabè a condamné à de lourdes peines six personnes impliquées dans les attaques coordonnées du 2 mars 2018 contre l’état-major et l’ambassade de France à Ouagadougou, revendiquées par le JNIM, et ayant fait 16 morts dont huit assaillants.

Le Pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme a annoncé avoir bouclé l’examen des dossiers liés aux attaques du 2 mars 2018 contre l’état-major général des armées et l’Ambassade de France à Ouagadougou, ainsi que celui relatif à l’opération antiterroriste du 22 mai 2018 dans le quartier Rayongo. Six prévenus ont été condamnés dans ces affaires, dont trois à la prison à perpétuité et trois autres à 21 ans d’emprisonnement.

La double attaque du 2 mars 2018, qui avait visé simultanément l’état-major et la chancellerie française, avait fait 16 morts, dont huit assaillants, selon le bilan officiel. L’attentat, revendiqué le 3 mars par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM), branche officielle d’Al-Qaïda dans l’ouest du Sahel, avait été présenté par les jihadistes comme une riposte à la mort de Hassan al-Ansari, alias Mohammed Ould Nouini, commandant en chef d’Al-Mourabitoune – l’une des composantes du JNIM – ainsi que de plusieurs de ses lieutenants lors du combat d’Inaghalawass contre les forces françaises au Mali le 14 février 2018. Ould Nouini est considéré comme le principal instigateur des attaques ayant frappé Bamako en novembre 2015, Ouagadougou et Grand-Bassam début 2016.

Ayouri al-Battar, chef de la katiba Al-Mourabitoune, a été identifié par les services burkinabè comme le coordonnateur des opérations. Il serait entré au Burkina Faso le 9 février 2018 et aurait séjourné dans les environs de Bandiagara, où il aurait retrouvé les quinze membres du commando.

D’autres affaires ont été également vidées par la justice. Selon le communiqué publié le 8 août par le procureur du Faso, Lafama Prosper Thiombiano, la Chambre de jugement spécialisée a statué au terme de sept sessions tenues entre janvier et juillet 2025, examinant au total 65 dossiers impliquant 125 personnes. Treize accusés ont écopé de la perpétuité et 63 autres de peines allant de 10 à 21 ans, assorties d’amendes comprises entre 2 et 10 millions FCFA. D’autres condamnations plus légères ont été prononcées, pour un montant total d’amendes pénales de 184,5 millions FCFA, en plus de peines de confiscation de biens et de dommages-intérêts au profit des victimes.

Le parquet antiterroriste a précisé avoir interjeté appel dans plusieurs dossiers, notamment pour contester certaines décisions de relaxe, rappelant que les prévenus poursuivis pour des faits de terrorisme ou de financement de terrorisme restent en détention jusqu’à l’épuisement des voies de recours.

Le procureur a salué l’engagement des enquêteurs de la police judiciaire, des magistrats et du ministère de la Justice et des Droits humains, tout en appelant à maintenir les efforts pour renforcer la réponse judiciaire face aux actes terroristes dans le pays.

AC/Sf/APA

By Albert C. Diop

HBodiel