Autorité de lutte contre la corruption : la nomination de Jemal Yedaly pourrait bien contribuer à faire bouger les lignes (Député)

Jemal Yedaly est l’un des députés d’INSAF pour qui j’ai toujours nourri beaucoup de respect et de considération.

Nous avons siégé ensemble durant la législature 2006-2013, marquée notamment par le coup d’État contre le Président Sidi Mohamed Cheikh Abdallahi. Jemal s’était alors, dans un premier temps, opposé au putsch et avait exprimé son admiration pour la position radicale de l’UFP.

Il a fini, certes, par céder — sans excès de zèle — en signant la Motion de censure initiée par le bataillon parlementaire, probablement sous le poids de fortes pressions.

Nos chemins se sont de nouveau croisés lors de la législature 2018-2023. Nous y avons constitué ensemble un groupe parlementaire thématique pour la promotion des langues nationales, que je présidais et dont il était vice-président.

Cette législature fut marquée, dès ses débuts, par la tentative de faire sauter le verrou constitutionnel du troisième mandat en faveur du Président Mohamed Abdel Aziz. Jemal s’y est ouvertement opposé, alors que l’écrasante majorité des députés de l’UPR — devenu plus tard INSAF — avait signé la demande.

Il a également été réélu président de la Haute Cour de Justice, une institution qui, il est vrai, n’a jamais été sollicitée.

Aujourd’hui, avec sa nomination à la tête de l’Autorité de lutte contre la corruption, Jemal Yedaly pourrait bien, si la volonté politique existe — ce qui est peu probable, au vu de la nature du pouvoir — contribuer à faire bouger les lignes.

Je lui souhaite bonne chance, tout en espérant qu’il saura rendre le tablier dès qu’il constatera que sa mission est impossible.

Kadiata Malick Diallo

Député à l’Assemblée Nationale

NDLR : Texte publié sur Facebook

By Albert C. Diop

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