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Alors que la conclusion d’un nouveau programme avec le Fmi est toujours attendue, le Premier ministre, devant les investisseurs réunis au Forum invest in Senegal, hier, a assuré que le sort du Sénégal ne dépendait pas du Fmi, mais de ses propres capacités budgétaires.Par Justin GOMIS – 

En plein Forum invest in Senegal, le Premier ministre a procédé à une analyse critique des relations entre l’Afrique et les institutions financières internationales comme le Fonds monétaire international (Fmi), qui traîne encore les pieds pour signer un nouveau programme avec Dakar. Si les nuages se dégagent d’un ciel assombri par les révélations sur la dette cachée ou non révélée, les positions se rapprochent. Mais, il estime que le destin du Sénégal n’est pas lié à cet accord : «depuis qu’on a constaté avec l’audit une part importante de dette qui n’a pas été révélée, le débat à l’interne alimenté par malheureusement de la propagande médiatique, c’est comme si le sort du Sénégal dépendait de l’extérieur, et particulièrement du Fmi, ce qui n’est pas le cas», a-t-il déclaré. Par contre, il ne le minimise pas, mais compte sur les capacités sénégalaises pour sortir le pays de cette situation économique devenue trop tendue. «Ce partenariat est extrêmement important, mais le sort du Sénégal va dépendre d’abord du Peuple sénégalais lui-même à faire le sursaut qu’il faut à travers ce Plan de redressement économique et social», a-t-il affirmé.
Depuis plusieurs mois, l’accord budgétaire avec le Fmi est attendu comme une bouée de sauvetage. «Ce n’est pas un accord de 1,8 milliard de dollars avec le Fmi qui règle les problèmes budgétaires du Sénégal, mais c’est peut-être un cautionnement pour nous permettre d’aller dans des conditions beaucoup plus sereines vers le marché et rassurer également les investisseurs», a-t-il expliqué.
Aujourd’hui, Sonko, «fervent défenseur du multilatéralisme», dénonce que les relations bilatérales soient bâties sur les avis des institutions multilatérales comme le Fmi ou la Banque mondiale. «Même pour les grandes puissances, la capacité à collaborer avec un pays va dépendre beaucoup plus de l’onction d’un certain nombre d’institutions. Quand bien même sur le plan bilatéral, vous vous rendrez compte que les conditions seront réunies pour coopérer avec ce pays-là, on va dire «nous attendons lavis du Fmi»», ajoute le Premier ministre. Par conséquent, il appelle à une refonte du système multilatéral actuel. «Une réflexion très profonde doit être initiée sur ce plan-là (…). Les pays africains doivent compter sur eux-mêmes d’abord, et c’est cela qui va rassurer les partenaires qui viendront beaucoup plus aisément», suggère-t-il.
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By Albert C. Diop

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