Lequotidien

Marquer 9 buts en 2 matchs, on peut en déduire que l’audace offensive de Pape Thiaw a vraiment payé contre le Soudan du Sud et la Mauritanie, avec cerise sur le gâteau : zéro but encaissé. Mais il est vrai qu’on pourrait ne pas retrouver cette même efficacité offensive face à des équipes plus huppées. D’où la nécessité pour le sélectionneur de mieux peaufiner le travail lié à une bonne transition défensive. Ne dit-on pas que la meilleure manière d’attaquer, c’est de bien défendre !

Par Hyacinthe DIANDY

On peut parler «d’un mal pour un bien». Les absences de certains éléments-clés du milieu de terrain contre le Soudan du Sud (Pape Guèye, Lamine Camara, Habib Diarra) ont poussé le sélectionneur Pape Thiaw à opter pour une animation ultra offensive vendredi dernier à Juba, en alignant quatre attaquants, dans un 4-2-3-1 modulable en 4-3-3. Un choix «osé» et qui a porté ses fruits, avec à l’arrivée une «Manita» dans la valise des Sud-Soudanais. Fallait-il, du coup, reconduire un tel dispositif face à une Equipe mauritanienne d’un cran supérieur ?

Un choix offensif guidé surtout en fonction de l’adversaire
En tout cas, le coach des Lions ne s’est pas posé de questions. Dans un derby où un nul suffisait pour voir l’Amérique, Pape Thiaw a récité la vérité tactique qui dit «on ne change pas une équipe (pour ne pas dire un système) qui gagne», en reconduisant le même schéma offensif face aux Mourabitounes et aussi le même Onze, avec le retour dans l’entrejeu de Pape Guèye à la place de Pape Matar Sarr.

Là aussi, pari gagné : avec au final un 4-0 largué dans les buts mauritaniens, qui rouvre les portes du Mondial à la bande à Kalidou Koulibaly pour la 3e fois d’affilée. Avec 9 buts marqués en 2 matchs, on peut en déduire qu’un tel choix offensif et osé a bien produit les effets escomptés, autant au plan comptable qu’au niveau du jeu. En clair, le successeur de Aliou Cissé a eu le nez creux en libérant ses gâchettes offensives.

La meilleure manière d’attaquer, c’est de bien défendre
Mais il est évident que cette audace offensive a été surtout dictée par le statut des deux derniers adversaires, Sud-Soudanais et Mauritaniens, très loin au classement Fifa. Car, pour un respect des fondamentaux et pour une question d’équilibre entre les lignes, on voit mal Pape Thiaw opter pour un tel schéma offensif face à des équipes plus huppées (Maroc, Côte d’Ivoire… ou même le Brésil que les Lions défient en novembre).

Car à un moment donné, on a senti Pape Guèye et Gana Guèye un peu seuls au milieu quand l’équipe perd le ballon. Justement, la transition défensive, c’est là où le staff technique devra être plus pointu, en rappelant aux joueurs que la meilleure manière d’attaquer, c’est de bien défendre. Et comme piqûre de rappel, on a en mémoire ce début catastrophique des Lions contre la Rd Congo, où ils ont été surpris en encaissant deux buts éclair. Avant de sortir la tête de l’eau en s’offrant une «remontada» (3-2) qui continue de raisonner dans les travées du Stade des Martyrs.

En fait, l’avantage chez Pape Thiaw, à travers les systèmes mis en place et le choix de ses hommes, c’est qu’il a permis à chaque joueur d’exploiter au maximum ses propres qualités. Une démarche qui prouve que le technicien sénégalais maîtrise bien son groupe.
hdiandy@lequotidien.sn

By Albert C. Diop

HBodiel