
SHEMS MAARIF – Le président de l’Institution de l’opposition démocratique, Hamadi Ould Sid’El Mokhtar, a vivement critiqué les conclusions du dernier rapport de la Cour des comptes, affirmant qu’il met en lumière l’existence d’un système de corruption profondément enraciné au sein des institutions publiques.
Dans une déclaration rendue publique, Ould Sid’El Mokhtar a estimé que ce rapport, appuyé par des documents officiels, révèle un niveau alarmant de détournement de fonds publics et une gestion désastreuse des ressources nationales.
Il a pointé du doigt l’implication présumée de hauts responsables, accusés d’avoir dilapidé des dizaines, voire des centaines de milliards d’ouguiyas, tout en échappant à toute forme de reddition de comptes. Certains de ces responsables, selon lui, continuent même d’occuper des fonctions de premier plan.
Le chef de l’opposition a dénoncé ce qu’il qualifie de normalisation de la corruption, évoquant un climat où les pratiques illégales semblent être devenues des mécanismes de gestion tolérés, voire encouragés par l’inaction des autorités. Il appelle l’exécutif à assumer pleinement sa responsabilité, en mettant fin à la culture de l’impunité.
Ould Sid’El Mokhtar a réclamé l’ouverture immédiate d’enquêtes judiciaires indépendantes, afin de poursuivre tous les acteurs impliqués dans les irrégularités signalées par la Cour des comptes. Il plaide également pour le recouvrement des fonds détournés et l’interdiction pour les mis en cause d’accéder à toute fonction publique à l’avenir.
Le dirigeant de l’opposition a par ailleurs regretté l’absence de réformes concrètes pour enrayer la corruption, estimant que cette inertie alimente l’impunité. Il a rappelé qu’en 2020, le président de la République avait donné des instructions pour appliquer les recommandations issues d’un rapport parlementaire sur la gestion des biens publics. Selon lui, ces directives sont restées lettre morte, et la situation actuelle ressemble étrangement à celle d’il y a cinq ans.
Enfin, Ould Sid’El Mokhtar a déploré la marginalisation persistante de l’Institution de l’opposition, notamment son exclusion des structures ayant pourtant vocation à l’intégrer, comme la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption. Il considère que cette mise à l’écart porte atteinte à la représentativité démocratique et affaiblit le rôle constitutionnel de l’opposition.