
Le Dernier Tournant d’un Président Béni « Par le Temps ! L’homme est certes en perdition, sauf ceux qui croient, accomplissent de bonnes œuvres, s’enjoignent la vérité et s’enjoignent la patience. »
(Sourate Al-‘Asr, 103:1-3)
Monsieur le Président Mohamed Cheikh El Ghazouani,
Vous êtes un homme à qui Dieu a tout donné : l’honneur, le rang, la force, la sagesse, la patience, et aujourd’hui le pouvoir suprême.
Vous avez franchi les étapes les plus prestigieuses de la vie nationale — Colonel, Général, Chef d’État-major, Ministre de la Défense, puis Président de la République.
Et voilà que vous entamez votre dernier mandat, ce mandat décisif où l’histoire s’écrit pour l’éternité.
Mais, Excellence, le vrai pouvoir n’est pas celui de commander les hommes, c’est celui de se réconcilier avec Dieu et de rendre justice à son peuple.
Votre heure est venue — celle de la Vérité.
Dieu vous a choisi, non pour régner sur les corps, mais pour élever les âmes, corriger les injustices et panser les blessures d’une Nation trop longtemps meurtrie.
Vous avez encore le temps, Monsieur le Président.
Le temps de marquer votre passage dans la lumière et non dans l’ombre des regrets.
Le temps de purifier l’État de la corruption, du mensonge, du népotisme, et de cette arrogance administrative qui écrase les faibles et enrichit les rusés.
Car le sang du pauvre, la larme de l’orphelin, et le soupir de l’opprimé montent plus vite au ciel que toutes les prières des puissants.
Et l’histoire est impitoyable avec ceux qui ont entendu sans agir, vu sans corriger, su sans intervenir.
Un appel à la Justice — le seul héritage qui dure
Vous avez aujourd’hui une chance unique de bâtir un héritage qui survivra à votre nom.
Rendez à la justice sa dignité. Soutenez les magistrats intègres, libérez la parole du droit, sanctionnez sans trembler.
Que chaque ouguiya volée au peuple soit récupérée.
Que chaque poste soit confié au mérite et non à la complaisance.
Faites trembler les corrompus, pas les innocents.
Combattez le racisme, l’exclusion et l’injustice sociale
Monsieur le Président, la Mauritanie n’aura de paix durable que lorsque chaque citoyen — noir ou blanc, riche ou pauvre, du Nord ou du Sud — se sentira pleinement respecté et égal devant l’État.
Faites de votre mandat celui de la réconciliation nationale véritable, de l’équité dans les nominations, de la reconnaissance des compétences, et de la solidarité entre les fils du même pays.
Réformez pour l’Histoire, non pour la popularité
Les décisions courageuses ne font pas toujours applaudir, mais elles font respecter.
Réformez les institutions, protégez les terres, modernisez l’administration, et laissez derrière vous un État fort, stable et juste.
Ce n’est pas le bruit des flatteries qui restera dans la mémoire du peuple, mais le silence des injustices que vous aurez réparées.
Souvenez-vous, Excellence…
Un jour viendra où le pouvoir, les cortèges, les drapeaux et les titres s’effaceront.
Et il ne restera que vous, seul devant Dieu, avec vos décisions, vos silences et vos œuvres.
Préparez votre rencontre avec le Seigneur comme vous avez préparé votre commandement : avec discipline, sincérité et foi.
Monsieur le Président, tant qu’il y a souffle, il y a repentir. Tant qu’il y a vie, il y a espoir.
Faites de votre dernier mandat un acte de foi nationale.
Que la Mauritanie se souvienne de vous comme du Président qui a rendu au peuple son droit, à la justice sa force, et à Dieu son obéissance.
Qu’Allah guide votre cœur, éclaire votre jugement et fortifie votre main.
Et que vos décisions à venir soient vos meilleures prières.
Respectueusement,
Un citoyen qui vous aime et qui veut vous voir réussir devant les hommes et devant Dieu
Abdallahi Sarr
46 50 03 02