
RFI AFRIQUE – Le Conseil constitutionnel du Cameroun a proclamé ce lundi 27 octobre la victoire de Paul Biya, le président sortant, à l’élection présidentielle.
À Douala, la capitale économique où des manifestations ont fait quatre morts dimanche, l’atmosphère est tendue depuis l’annonce des résultats. Le quartier de New Bell est sous blocus depuis plusieurs heures.
Les forces de maintien de l’ordre essayent en ce moment même de dissiper un premier groupe de manifestants dans le quartier, avec du gaz lacrymogène, notamment. Depuis l’annonce de la victoire de Paul Biya à un huitième mandat, la tension est montée d’un cran après que les premiers groupes de jeunes ont envahi les rues du quartier.
Le quartier de New Bell est désormais sous blocus. L’armée et la police limitent les entrées et les sorties dans certaines rues du quartier, on entend régulièrement des bruits de sirènes. Plusieurs patrouilles de police et de gendarmerie sillonnent également les rues du quartier où il devient difficile de circuler pour les automobilistes, notamment les motos taxi.
Des tensions aussi à Garoua
La tension monte également dans plusieurs quartiers de la ville, comme à Bessingue, où des groupes de jeunes commencent aussi à se former. Dans l’ensemble, la ville était plutôt calme ce lundi matin, mais il faut signaler que plusieurs écoles et grandes surfaces n’ont pas ouvert.
Des tensions sont aussi signalées à Garoua, où se trouve le principal opposant à Paul Biya, Issa Tchiroma Bakary. Des affrontements ont été signalés à Marouaré, autour de la résidence de l’opposant. Il s’y est retranché depuis le 12 octobre dernier après avoir voté, protégé par une ceinture de jeunes partisans.
Les affrontements entre les manifestants et les forces de maintien de l’ordre se poursuivent en ce moment et les médias locaux parlent de coups de feu qui ont été entendus. Des échauffourées ont aussi eu lieu au domicile de Yerima Dewa, ancien vice-président et voisin d’Issa Tchiroma Bakary. Les manifestants ont été dispersés par les forces de maintien.
Avec notre correspondant à Douala, Richard Onanena