CONAKRY-Le Président en exercice de l’Union Africaine et dirigeant de l’Union des Comores, a entamé ce vendredi une visite éclair qui s’achève ce 24 juin 2023 à Conakry.
L’hôte de marque du colonel Mamadi Doumbouya vient « renforcer les liens d’amitié, de travail et de coopération » entre Conakry et Moroni, selon la présidence guinéenne. Mais au-delà de l’officiel, il y a les « non-dits ».
L’arrivée du chef de l’Union africaine intervient dans une période charnière de la marche historique de la Guinée. Depuis la chute d’Alpha Condé en septembre 2021, le pays vit dans une transition dont la conduite ne fait pas l’unanimité.
Une frange importante de la classe politique est à l’écart du processus. Ce désaccord entraîne des violences sporadiques dans le. pays. Depuis juin 2022 une dizaine de morts ont été enregistrés dans des manifestations pour le retour à l’ordre constitutionnel.
C’est dans ce contexte de tension aussi que les dirigeants de la CEDEAO vont se réunir le 09 juillet prochain à Bissau pour évaluer le processus devant conduire au retour des civils au pouvoir. Plusieurs acteurs dénoncent un manque de lisibilité du chronogramme.
Selon certaines indiscrétions, Azali Assoumani, lui-même ancien « putschiste » vient surtout pour « encourager » les autorités de la transition à avoir une « attitude moins défiante » vis-à-vis de l’organisation sous-régionale. Ce, alors qu’une mission du médiateur de la Cedeao a été annulée à la dernière minute la semaine dernière.
« La Guinée représente un intérêt stratégique pour la Cedeao et le continent en général. Ce n’est pas comme le Mali ou le Burkina Faso. C’est une digue importante contre toute sorte de menaces qui pèse sur la sous-région. C’est pourquoi vous remarquerez que même les occidentaux ont une attitude moins dure vis-à-vis des autorités de la transition.
Les sanctions qui ont été annoncées, rares sont ces Etats qui les mettent en œuvre. L’Union africaine a un rôle majeur à jouer dans la normalisation des relations entre la junte et les dirigeants de la Cedeao. Le président Assoumani s’inscrit dans cette dynamique », confie un analyste politique.
Au-delà des questions liées à la transition et au retour à l’ordre constitutionnel, il y a aussi le cas de l’ancien Président Alpha Condé, en exil médical en Turquie depuis un an. C’est un secret de polichinelle. Azali Assoumani et l’ex dirigeant guinéen ont des liens étroits qui seraient restés intacts.
Le leader comorien avait pris part à l’investiture d’Alpha Condé en décembre 2020 lorsqu’il a été élu pour un troisième mandat. Et il ferait toujours partie du cercle restreint des « amis » avec lesquels l’ex dirigeant guinéen garde le contact.
En avril dernier, le journal d’investigation AfricaIntelligence révélait que le président guinéen déchu, convaincu de pouvoir revenir sur la scène politique, cherchait l’aide de Azali Assoumani, élu trois mois plutôt à la tête de l’Union Africaine.
Focus Africaguinee.comCréé le samedi 24 juin 2023 12:45
