byLequotidien 

Après avoir raté la Présidentielle de 2019, Khalifa Sall et Karim Wade vont, sauf changement de dernière minute, participer à celle de 2024. Les députés sont appelés aujourd’hui à formaliser cela. Quelle est la chance de succès de chacun ? Le journal Le Quotidien s’est interrogé. 

Par Malick GAYE – Il n’y aura plus de K ! Khalifa Sall et Karim Wade vont être réhabilités aujourd’hui. Si la configuration de l’Assemblée nationale leur garantit une participation quasi certaine à la Présidentielle, la victoire en février prochain n’est pas encore acquise. Elle est loin de l’être. Seulement, la situation actuelle leur confère un semblant d’avance sur leurs concurrents. En effet, le Pds, qui dispose déjà d’un appareil politique, n’aura aucun mal à mobiliser ses militants autour de Karim Wade qui, depuis 2019, est considéré comme leur candidat.
Khalifa Sall a, pour sa part, l’appareil de Taxawu Senegaal. Mais ce n’est plus un secret que l’ancien maire de Dakar espère toujours récupérer celui du Parti socialiste, du moins ce qui reste du parti de Senghor, si celui-ci venait à être en désaccord avec le choix du Président Macky Sall pour Benno bokk yaakaar.
Khalifa Sall travaille actuellement à la réunification de la famille de Gauche. Taxawu Senegaal, qui a toujours voulu récupérer toute la Coalition Yewwi askan wi, en cas de non-participation de Ousmane Sonko, doit déjà trouver une solution alternative. Cette ambition semble actuellement trop élevée. La rupture avec le parti Pastef semble écarter cette option. En effet, à l’heure actuelle, on imagine mal Sonko, qui considère que Khalifa Sall lui a fait un enfant dans le dos, donner une consigne de vote en faveur de l’ancien maire de Dakar. En même temps, des potentiels candidats susceptibles de gagner en 2024, Khalifa est le plus à même de réhabiliter le «Patriote» en chef, en cas de victoire. Idy, Karim et le candidat de Bby, en cas de victoire, ne se gêneraient pas de laisser Sonko inéligible, s’il venait à être condamné pour appel à l’insurrection. Une situation qui pourrait être différente si Khalifa Sall venait à être le 5ème président de la République du Sénégal. En effet, bien que la rupture soit consommée entre les deux ténors de l’opposition, Khalifa Sall n’est pas sans savoir que la popularité de Ousmane Sonko a beaucoup pesé sur la place qu’occupe Yewwi askan wi sur l’échiquier politique. Par conséquent, s’il venait à être Président, il le devrait en partie à Ousmane Sonko. Mais pour en arriver à cette éventualité, Ousmane Sonko, qui a ouvert les hostilités avec Taxawu Senegaal, devra faire un geste. Mais son manque d’intelligence politique, qui va visiblement l’écarter de la Présidentielle, va-t-il lui laisser ce choix ? En tout cas, à sa sortie de prison, il devra opérer un choix, qui va conditionner son avenir politique. Le «Gatsa Gatsa» n’a pas produit les résultats escomptés. Cela va, peut-être, lui ouvrir les yeux et le contraindre, au moins une fois dans sa vie, à opérer un choix judicieux.
mgaye@lequotidien.sn

By Albert C. Diop

HBodiel