La pression de la communauté internationale s’accentue sur les putschistes qui ont pris le pouvoir au Niger. La fin de l’ultimatum du bloc ouest-africain approche, alors que la Cédéao se dit prête à intervenir militairement.
Les partisans de la junte au pouvoir au Niger, lors d’une manifestation, à Niamey, au Niger, le jeudi 3 août 2023.
Au Nigeria, des voix s’élèvent contre une intervention militaire au Niger
Des voix s’élèvent au Nigeria pour demander au président Bola Tinubu, à la tête du bloc ouest-africain, de reconsidérer son éventuelle intervention militaire de la Cédéao au Niger contre les putschistes.
Des parlementaires et responsables politiques du pays le plus peuplé d’Afrique ont fait valoir leurs inquiétudes alors que la fin de l’ultimatum lancé par la Cédéao aux putschistes se rapproche.
Le 30 juillet, peu après le coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, le bloc ouest-africain avait donné sept jours à la junte pour le rétablir dans ses fonctions.
Bola Ahmed Tinubu, président élu du Nigeria, lors de la cérémonie d’investiture. Abuja, la capitale – 29 mai 2023.
AP/Olamikan Gbemiga
Tout en affirmant privilégier la voie diplomatique, ils avaient indiqué qu’en cas d’échec des négociations, un usage de la force n’était pas à exclure.
Rien n’a filtré sur ce plan d’action, mais il y a fort à parier que le Nigeria voisin, première économie du continent et fort de ses avec 215 millions d’habitants, en serait le premier contributeur en termes financiers, humains et logistiques. C’est d’ailleurs son président, Bola Tinubu, qui, en sa qualité de président de la Cédéao, est porteur de cet ultimatum.
Le soir même, les sénateurs des régions du Nord du Nigeria l’ont mis en garde contre « un recours à la force militaire sans avoir épuisé toutes les voies diplomatiques« , qui aurait, selon eux, « de graves implications » pour le pays.
« Les victimes seront des citoyens innocents qui vaquent à leurs occupations quotidiennes« , a déclaré le Forum des sénateurs du nord dans un communiqué signé par son porte-parole, Suleiman Kawu Sumaila.
En cas d’intervention, même le Nigeria, dont sept États au Nord partagent une frontière de 1500 kilomètres avec le Niger (Sokoto, Kebbi, Katsina, Zamfara, Jigawa, Yobe et Borno), seraient « affectés négativement« , ont-ils prévenu.
16H15
« SITUATION FRAGILE »
La France « savait que la situation était fragile »
La France savait que « la situation était fragile au Niger » et que le président Bazoum pouvait être victime d’une tentative de coup d’État, a déclaré le ministre français des Armées Sébastien Lecornu.
Élu en 2021, « le président Mohamed Bazoum a déjà vécu une tentative de déstabilisation: nous savions donc que la situation était fragile« , a assuré le ministre, en référence à une tentative de coup d’État déjouée en mars 2021.
« Ce qui peut surprendre, c’est que le déclencheur de ce coup d’État part avant tout d’un différend personnel« , a-t-il affirmé, à propos du général Abdourahamane Tiani, chef de la garde présidentielle du Niger et meneur des putschistes.
Selon des proches du président contactés, Mohamed Bazoum avait récemment exprimé sa volonté de le remplacer à la tête de sa garde.
Le ministre de la Défense Sébastien Lecornu sur le perron de l’Élysée le 26 janvier 2023.
© AP Photo/Aurelien Morissard, File
10H10
RÉACTION PARIS
La remise en cause du dispositif antiterroriste français « pas à l’ordre du jour »
La remise en cause du dispositif antiterroriste français au Sahel n’est « pas à l’ordre du jour« , a estimé, sur RFI, la cheffe de la diplomatie française, interrogée sur la dénonciation des accords de coopération militaire par les putschistes au Niger, pays clé dans ce dispositif.
« Ça n’est pas à l’ordre du jour, même si (…) cette coopération a dû être suspendue, du fait des tentatives de coup d’État qui sont en cours depuis un peu plus d’une semaine maintenant au Niger« , a déclaré Catherine Colonna.
Le Niger constitue un élément clé du dispositif antijihadiste français au Sahel, depuis le départ contraint du Mali voulu par la junte au pouvoir dans ce pays à l’été 2022.
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09H30
CÉDÉAO
Paris appuie « avec fermeté » les efforts de la Cédéao pour faire échouer le putsch
La France a souligné qu’elle appuyait « avec fermeté et détermination » les efforts de la Cédéao pour faire échouer la tentative de putsch au Niger, à la veille de la fin d’un ultimatum de ce bloc ouest-africain, qui se dit prêt à intervenir militairement.
« Il en va de l’avenir du Niger et de la stabilité de toute la région« , a souligné le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
09H00
SANCTIONS
Les Etats-Unis suspendent des programmes d’aide au gouvernement
Les États-Unis ont suspendu des programmes d’aide au gouvernement du Niger, où des putschistes ont pris le pouvoir, mais vont poursuivre leur aide humanitaire « vitale » sur place, a annoncé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.
Mercredi soir, ils avaient déjà ordonné l’évacuation de leur personnel non essentiel à l’ambassade à Niamey.
Dans son communiqué, Antony Blinken, qui s’est entretenu à plusieurs reprises avec le président déchu Mohamed Bazoum, ajoute que son pays « poursuit les activités de l’Etat américain au Niger quand elles sont possibles, dont les opérations diplomatiques et sécuritaires, pour la sécurité des fonctionnaires américains.«
L’aide au gouvernement « dépend d’une gouvernance démocratique et du respect de l’ordre constitutionnel« , a-t-il écrit, affirmant également que Washington allait « poursuivre son passage en revue de notre aide internationale et notre coopération en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain.«
Dans une tribune au Washington Post publiée jeudi soir, le président déchu Bazoum indiquait que « l’aide internationale représente 40% » du budget natio