RFI
En Mauritanie, depuis le début du mois d’août, des habitants de la capitale sont confrontés à une pénurie d’eau potable chez eux. Les autorités expliquent que ces coupures sont liées aux fortes pluies du mois de juillet qui ont rendu les eaux du fleuve Sénégal plus boueuses et plus difficiles à traiter.
Texte par :RFI
Avec notre correspondante à Nouakchott, Léa Breuil
Depuis plus d’une quinzaine de jours, l’eau potable est coupée toute la journée et parfois la nuit dans de nombreuses moughataa – départements ou grands quartiers – de Nouakchott, comme Tevragh Zeïna, Arafat ou encore le Ksar.
Selon les autorités, le plus grand réseau d’eau qui alimente une grande partie de la capitale, appelé « projet Aftout Essahli », a notamment rencontré des difficultés de traitement des eaux. Une crise qui ne fait qu’accentuer les difficultés d’approvisionnement en eau potable des habitants dans la capitale de la Mauritanie, qui demandent des mesures radicales.
« Le matin, quand tu te réveilles, tu ouvres ton robinet et il n’y a pas d’eau. La nuit, j’en puise »
Dans une maison du ksar, quartier historique de la capitale, les coupures d’eau potable sont par exemple devenues quotidiennes. Et elles durent désormais toute la journée. Une situation épuisante pour Abby, mère de deux enfants. « Le matin, quand tu te réveilles, tu ouvres ton robinet et il n’y a pas d’eau, raconte-t-elle. Ça arrive vers 22h, 2h du matin. La nuit, je puise de l’eau. Franchement, on est fatigués ».
Coupure également à Sebkha où l’accès à l’eau potable était déjà difficile avant la crise, selon les habitants. Certains doivent alors acheter leurs réservoirs d’eau auprès de vendeurs en charrette. Mais, ces derniers jours, le prix d’une barrique de 200 litres a parfois triplé, comme le constate Ahmed, 27 ans : « Avant, j’achetais ma barrique 300. Depuis la coupure, j’achète ma barrique 800 ou 1 000 ouguiyas [entre 19 et 24 euros, NDLR]. C’est très dur économiquement. »
L’eau acheminée du fleuve Sénégal serait devenue boueuse et plus difficile à traiter
Selon le ministre de l’Hydraulique, ce déficit est en parti lié aux fortes pluies de juillet. L’eau acheminée du fleuve Sénégal est devenue boueuse et plus difficile à traiter. Or, ces eaux fournissent la majorité des quartiers de la capitale. Bah Vall Mahfoudh, est directeur adjoint de la Société nationale de l’eau, qui a mis en place des solutions temporaires face à la crise : « Nous avons commencé par faire une distribution alternée par quartier qui a permis pour certains quartiers d’avoir de l’eau pendant quelques jours. Il y a aussi eu une flotte de citerne qui a été mobilisée pour secourir les quartiers périphériques. »
Mais les habitants attendent aussi des solutions sur le long terme. Le président du pays Mohammed Ould Ghazouani a demandé à son ministre en charge du dossier de trouver des solutions pérennes. Parmi les pistes déjà envisagées : augmenter les capacités de traitement des eaux et diversifier l’origine de l’eau, grâce au dessalement de l’eau de mer.
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