- Date de création: 28 février 2024 16:32
(Agence Ecofin) – Mahamat Idriss Déby Itno, président de la transition au Tchad a été désigné comme candidat par le Mouvement patriotique du Salut (MPS) en janvier dernier. Une décision survenue après l’approbation d’une nouvelle constitution en décembre 2023 permettant sa participation aux élections.
Le Tchad se prépare pour une élection cruciale, avec le premier tour de l’élection présidentielle prévu pour le 6 mai et le second pour le 22 juin, selon l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE), ont rapporté les médias locaux le mardi 27 février.
Selon le chronogramme dévoilé par l’ANGE, le dépôt des candidatures à la présidentielle est ouvert du 6 au 15 mars 2024, avec la publication des candidats retenus par le Conseil constitutionnel, prévue le 24 mars. La campagne électorale pour le compte du premier tour s’étalera quant à elle du 14 avril au 4 mai. Les résultats définitifs du second tour, proclamés par le Conseil constitutionnel, sont attendus le 20 juillet.
Ce scrutin marquera la fin de la transition et du mandat de Mahamat Idriss Déby Itno, qui a dirigé le Conseil militaire de transition depuis le décès de son père en avril 2021.
Mahamat Idriss Déby Itno a été désigné comme candidat par le Mouvement patriotique du Salut (MPS) en janvier dernier, suite à l’approbation d’une nouvelle constitution en décembre 2023 permettant sa participation à la présidentielle.
Cette prochaine élection intervient dans un climat politique et économique tendu pour ce pays d’Afrique centrale. La mort du président Idriss Déby Itno et l’ascension de son fils à la tête du Conseil militaire de transition ont marqué une période d’incertitude politique. Cette transition, initialement prévue pour 18 mois mais prolongée, a suscité des tensions et des contestations quant à sa légitimité et à son processus démocratique.
Economiquement, la dépendance du Tchad aux revenus du pétrole l’a rendu vulnérable à la baisse des prix mondiaux du pétrole, entraînant une prévision de réduction de 11% des revenus pétroliers pour l’année 2024. En contraste avec cette perspective défavorable, le gouvernement tchadien a adopté un budget record de 3,3 milliards de dollars pour l’exercice fiscal 2024, marquant une augmentation de 7% par rapport à l’année précédente. Un budget aux forts accents de promesses électorales, selon l’opposition. En outre, l’inflation devrait « rester élevée à 10,1% », selon la Banque mondiale, alors que le pays a déclaré une « urgence alimentaire et nutritionnelle ».
La Banque africaine de développement (BAD) estime que le Tchad pourrait connaître une croissance économique de 3,7% en 2024, soulignant toutefois que cette perspective pourrait être compromise par l’instabilité politique persistante.
Charlène N’dimon