La Russie, qui ne peut plus disputer de compétition officielle depuis l’offensive russe en Ukraine, rencontrera le Nigeria en juin 2025. Le Sénégal et la Guinée ont également été approchés, informe le journal Le Monde.
La Russie s’attaque aux pays africains. Après le Nigeria, la Fédération russe de football a sondé le Sénégal et la Guinée pour la deuxième date disponible lors de la trêve internationale de fin de saison, selon le journal Le Monde.
En effet, le 24 février 2025, à moins qu’un accord de paix soit signé d’ici là, cela fera trois ans que Vladimir Poutine aura lancé son «opération spéciale» en Ukraine et presque autant de temps que la Russie aura été exclue de toutes les compétitions officielles de football. Quelques jours après l’invasion de l’Ukraine, la Fifa et l’Uefa avaient en effet suspendu toutes les équipes russes.
La Sbornaya (surnom de la sélection nationale) a ainsi été privée des qualifications pour l’Euro 2024, de la Ligue des Nations 2022-2023 et 2024-2025, et des qualifications pour la Coupe du monde 2026. Et les clubs du pays ne peuvent plus participer aux compétitions européennes. Mais ces sanctions n’empêchent pas la Russie de disputer des matchs amicaux… à condition de trouver des adversaires.
Depuis qu’elle a été sanctionnée, la Russie a joué quatorze matchs amicaux, les deux derniers à domicile en novembre face à Brunei et la Syrie, après avoir affronté en 2024 la Serbie, la Biélorussie et le Vietnam. Les deux années précédentes, ses adversaires étaient asiatiques (Irak, Iran, Qatar, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizistan), latino-américain (Cuba) ou africains. En octobre 2023, la Russie avait ainsi battu le Cameroun à Moscou, avant de défier le Kenya à Antalya (Turquie). La sélection A’ s’était quant à elle rendue en Egypte en septembre 2023 pour se mesurer aux Pharaons des moins de 23 ans.
En 2025, la Fédération russe a déjà conclu un accord pour recevoir le Nigeria en juin. L’Iran a aussi donné son accord de principe pour octobre et l’Inde devrait effectuer un voyage le 21 mars.
L’aspect financier n’est évidemment pas anecdotique pour les fédérations africaines invitées par leur homologue russe. Mais la guerre en Ukraine et les sanctions imposées par la Fifa et l’Uefa impliquent une décision politique en amont des matchs.
«Dans le cas du Cameroun, cela s’était réglé au niveau des ministères des Affaires étrangères des deux pays, à charge ensuite aux fédérations de s’entendre sur les modalités sportives. Si le Nigeria a accepté d’aller en Russie en juin, c’est que le gouvernement a accepté. Et c’est le cas pour tous les adversaires passés et à venir de la Russie», précise un agent spécialisé dans l’organisation de matchs amicaux.
La conclusion du match Russie-Nigeria était intervenue après une rencontre à Moscou entre le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, et son homologue nigérian, Yusuf Tugar. Ces derniers mois, le Kremlin fait les yeux doux à Dakar et l’invitation lancée par la Fédération russe à son homologue sénégalaise était prévisible.
La levée de la double suspension infligée par la Fifa et l’Uefa à la Russie dépendra uniquement de la fin de la guerre en Ukraine. Exclue des qualifications pour la Coupe du monde 2026, sa sélection peut espérer, au mieux, disputer la Ligue des Nations de l’Uefa à partir de septembre 2026. Elle aura l’occasion dans les prochains d’étoffer la liste de ses adversaires africains.
wdiallo@lequotidien.sn
(Avec lemonde.fr)