Frédéric Powelton sahel-intelligence.com/3

Le Conseil de la Nation, équivalent du Sénat en Algérie, a annoncé, ce mercredi, la « suspension de ses relations » avec le Sénat français, en réaction à la visite récente de son président, Gérard Larcher, au Sahara occidental.
L’Algérie, dans sa confrontation avec le Maroc, soutient aveuglément le groupe terroriste Polisario sur son territoire à Tindouf, tant militairement, financièrement que diplomatiquement.
Dans un communiqué, le bureau du Conseil de la Nation, dirigé par Salah Goudjil, a exprimé sa désapprobation, qualifiant la visite de « responsable, provocatrice et ostentatoire ». Il a donc décidé de suspendre immédiatement toutes ses relations avec le Sénat français, y compris le protocole de coopération parlementaire signé le 8 septembre 2015.
Par ailleurs, le traité franco-algérien de 1968, qui accorde un statut particulier aux Algériens en France, notamment en matière de circulation, de séjour et d’emploi, est également sous tension.
Le gouvernement français a annoncé son intention de demander à l’Algérie de « réexaminer » cet accord et ses modalités d’application dans un délai de quatre à six semaines, en insistant particulièrement sur la question des réadmissions.
En cas de non-réception de personnes jugées « sensibles » et que la France souhaite renvoyer, un « dossier d’urgence » sera transmis à Alger, et si aucune action n’est prise, la France pourrait dénoncer l’accord de 1968.
Paris va notamment fournir au gouvernement algérien une « liste d’urgence » de personnes considérées comme « sensibles » et que le gouvernement français veut voir reprises par l’Algérie, faute de quoi l’accord de 1968 sera dénoncé.
Paris avait annonçait des mesures de restriction d’accès à la France pour certains dignitaires algériens.
Cette escalade survient alors que les relations franco-algériennes sont déjà tendues, exacerbées par l’attentat meurtrier de Mulhouse samedi dernier, commis par un ressortissant algérien en situation irrégulière, que l’Algérie a refusé de reprendre à quatorze reprises, selon les autorités françaises.
Pour rappel, la marocanité du Sahara est reconnue par les États-Unis, de nombreux pays arabes, ainsi que par un certain nombre d’autres nations en Afrique et en Europe ainsi qu’à travers le monde.

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By Albert C. Diop

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