
Partager
Confronté à un déficit persistant en riz malgré une production nationale en hausse, le Mali a lancé, jeudi à Bamako, un appel à la mobilisation de financements pour soutenir son Programme national du système de riziculture intensif (PN-SRI). L’objectif : atteindre 5,5 millions de tonnes d’ici 2030, contre 3 millions actuellement, et faire de la riziculture un pilier de sa souveraineté alimentaire et de son développement économique.
Le Mali a lancé ce jeudi 17 avril 2025 un appel fort à ses partenaires nationaux et internationaux, à travers l’ouverture du Forum national sur le financement durable du Programme national du système de riziculture intensif (PN-SRI). Présidée par le Premier ministre, le général de division Abdoulaye Maïga, cette rencontre vise à mobiliser les ressources nécessaires pour faire de la riziculture un levier stratégique de souveraineté alimentaire et de développement économique.
Le forum s’inscrit dans un contexte où, malgré une production nationale de riz estimée à 3 024 000 tonnes en 2023-2024 (contre 2 900 000 tonnes la saison précédente), le pays est encore contraint d’importer pour couvrir sa consommation intérieure. Le gouvernement entend ainsi porter cette production à 5,5 millions de tonnes d’ici 2030, soit une hausse de plus de 80 %, en misant sur l’essor du PN-SRI.
Ce programme structurant s’aligne sur la Vision Mali Kura ɲɛtaasira ka bɛn san 2063 et la Stratégie nationale pour l’émergence et le développement durable (SNEDD 2024-2033). Il repose sur une volonté affirmée de moderniser les techniques culturales, de renforcer les capacités des riziculteurs et de développer les infrastructures de transformation et de commercialisation.
Le Premier ministre a souligné que cette ambition est portée par le président de la Transition, le général Assimi Goïta, qui veut faire du Mali une puissance agricole régionale. L’État a déjà annoncé sa contribution à hauteur de 60 % du financement total du PN-SRI, soit 14,112 milliards de francs CFA.
Intervenant à l’ouverture des travaux, Fayiri Bolly, président de l’interprofession riz, a salué l’initiative, estimant que ce forum constitue une plateforme décisive pour attirer des investissements et sécuriser les revenus du monde paysan. Il a également insisté sur la nécessité d’engagements concrets pour renforcer la résilience alimentaire du pays.
La cérémonie a été marquée par la signature d’un manifeste d’engagement entre l’État, les acteurs du secteur agricole, les partenaires techniques et financiers ainsi que la société civile. Le Premier ministre a, par ailleurs, salué le soutien actif de la coopération allemande dans le développement de la filière, appelant à l’élargissement de ces partenariats.
Ce forum intervient dans un contexte régional marqué par les défis de la sécurité alimentaire et du changement climatique. En plaçant la riziculture au centre de ses politiques agricoles, le Mali ambitionne de renforcer son autosuffisance et de consolider son rôle au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES).
MD/ac/APA