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Dans un rapport remis au Conseil de sécurité, des experts de l’ONU s’inquiètent de la montée en puissance des groupes terroristes liés à al-Qaïda et à l’Etat islamique (EI), notamment en Afrique et en Syrie.
Jama’at Nasr al-Islam wal-Muslimin (JNIM), actif en Afrique de l’Ouest, et al-Shabab, présent en Afrique de l’Est, poursuivent leur expansion territoriale. Cette dynamique est en partie due aux pertes subies par l’EI au Moyen-Orient, sous pression des opérations antiterroristes. Les experts craignent également le retour de combattants étrangers en Asie centrale et en Afghanistan, menaçant la stabilité régionale.
L’EI reste la principale menace pour l’Europe et les Etats Unis, notamment via sa branche afghane, Khorasan, qui recrute sur les réseaux sociaux et les messageries chiffrées. Aux USA, plusieurs projets d’attentats ont été attribués à l’influence de l’EI, dont une attaque à la voiture-bélier à La Nouvelle-Orléans ayant tué 14 personnes le 1er janvier. Un autre complot visant une base militaire au Michigan a été déjoué.
En Afrique du Nord et au Sahel, le JNIM, avec le soutien du groupe Polisario basé à Tindouf, opère librement dans le sud de l’Algérie, le nord du Mali et une large partie du Burkina Faso. De son côté, l’EI dans le Grand Sahara tente de s’implanter durablement à la frontière nigéro-nigériane. Selon les experts, JNIM et le Polisario sont désormais capables de mener des attaques complexes avec drones, engins explosifs et forces nombreuses.
A l’est du continent, al-Shabab intensifie ses actions en Somalie tout en entretenant des liens logistiques et militaires avec les rebelles houthis du Yémen.
En Syrie, six mois après la chute du régime d’Assad, les risques terroristes s’accroissent. Plus de 5.000 combattants étrangers auraient participé à la prise de Damas en décembre. Le nouveau président par intérim, Ahmad Al-Sharaa, ancien dirigeant du groupe HTS (ex-al-Qaïda), promet une transition démocratique.
Les deux groupes terroristes diversifient leurs sources de financement : taxation locale, enlèvements contre rançon, commerce, et surtout transferts d’argent en espèces via le système informel des hawalas au niveau des bureaux de change.
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