L’hospitalisation en Espagne du président de la RASD envenime les relations entre les deux pays, déjà tendues, et ravive les dossiers sensibles.
Sur le devant de la scène, le Maroc et l’Espagne font bonne figure. Le 23 février, Nasser Bourita, le ministre marocain des Affaires étrangères, s’est entretenu par visioconférence avec son homologue espagnol, Arancha Gonzalez Laya, et se sont tous les deux félicités des « excellentes relations entre les deux pays ». Dans la foulée, les deux gouvernements ont annoncé le lancement de réunions virtuelles entre les ministres marocains et espagnols de l’Industrie, des Transports ou encore de l’Agriculture. Réunions au cours desquelles un méga-projet a été relancé : celui du tunnel reliant le royaume à la péninsule ibérique via le détroit de Gibraltar. Promesse réaliste ou vieille lune ? Difficile à dire, mais cette idée de liaison fixe entre les deux pays remonte déjà à 1869…
NASSER BOURITA A FAIT PART DE SA « DÉCEPTION » FACE À UN « ACTE CONTRAIRE À L’ESPRIT DE PARTENARIAT ET DE BON VOISINAGE »
En coulisse, l’atmosphère entre les responsables des deux pays est nettement plus fraîche. Du côté espagnol, on évoque une « crise économique larvée » qui dure depuis des mois, et on estime que les « relations ne sont pas aussi bonnes que Madrid le souhaiterait ». L’accueil par l’Espagne de Brahim Ghali, président de la République araba sahraouie démocratique (RASD) et du Front Polisario, actuellement hospitalisé à Logroño (près de Saragosse), alors même que celui-ci est recherché par la justice espagnole, ne risque pas d’arranger les choses. Au lendemain de la révélation de Jeune Afrique, le 23 avril, Arancha Gonzalez Laya a assuré que l’hospitalisation de Brahim Ghali « ne remettait pas en cause les relations avec le Maroc », qualifié de « partenaire privilégié ».