REUNION PAR VISIOCONFERENCE : XIXème SESSION ORDINAIRE DE LA CONFERENCE DES CHEFS D’ETAT ET DE GOUVERNEMENT DE L’OMVS
Messieurs les Présidents et Chers Frères,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Monsieur le Haut-Commissaire de l’OMVS,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais, à l’entame de mon propos, adresser mes vifs et sincères remerciements :
➢ A Son Excellence le Colonel Mamady DOUMBOUYA, Président de la Transition de la République de Guinée ;
➢ A Son Excellence Mohamed OULD CHEIKH EL GHAZOUANI, Président de la République Islamique de Mauritanie ; et
➢ A Son Excellence Macky SALL, Président de la République du Sénégal,
pour leur disponibilité et leur présence effective à la présente rencontre.
Permettez-moi aussi de réaffirmer l’attachement constant du Mali aux idéaux d’unité, de solidarité et d’intégration entre les peuples et nations de l’espace OMVS, et ceux d’Afrique.
Messieurs les Présidents et Chers Frères,
Mesdames, Messieurs,
Plus de trois années après la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement tenue en décembre 2019 à Bamako, nous voici, réunis en mode virtuel, pour écrire une nouvelle page de la belle histoire de notre Organisme d’intégration, l’OMVS.
Tout en vous remerciant de la confiance qui m’a été accordée, je voudrais à mon tour, vous faire le bilan de l’état d’avancement de nos activités depuis cette période, avant de passer le flambeau.
Messieurs les Présidents et Chers Frères
Mesdames, Messieurs
Depuis la session de 2019, notre Organisation fait face à de profondes crises dont la plus importante, liée à la pandémie à Covid-19 survenue en début 2020, a secoué l’économie mondiale et bouleversé la mise en œuvre des projets de l’OMVS.
Vous comprendrez, dès lors, l’ampleur des contraintes qui ont impacté le niveau d’exécution de nos activités planifiées entre2020 et 2022.
Messieurs les Présidents et Chers Frères
Mesdames, Messieurs
Le projet navigation, pilier manquant dans la réalisation de notre programme d’infrastructure régional, qui avait fait l’objet de signature d’un contrat commercial en octobre 2019, est buté à quelques contraintes financières.
Fort heureusement, la Société de Gestion et d’Exploitation de la Navigation (SOGENAV) a su proposer un schéma alternatif de phasage des activités d’exécution du projet dont la première phase est basée sur une stratégie de navigation rapide qui vise à rendre navigable le fleuve Sénégal entre Saint-Louis et Ambidédi à partir de juin 2024.
A cet effet, il importe de diligenter le financement de cette stratégie, assortie d’un coût de 35 milliards de F.CFA (53 357 156 euros), en guise de preuve d’engagement aux yeux des partenaires qui ne tarderont pas, j’en suis certain, à joindre leurs efforts aux nôtres.
Messieurs les Présidents et Chers Frères
Mesdames, Messieurs
Le 03 décembre 2022, nos quatre Chefs d’Etat et de Gouvernement avaient procédé à l’inauguration de notre troisième barrage hydroélectrique sur le site de Gouina. Ainsi après Manantali en 2002 et Félou en 2013, Gouina vient rehausser la puissance installée de l’OMVS à 400 mégawatts, avec une puissance additionnelle de 140 mégawatts d’énergie propre et bon marché.
Du reste, notre capacité de transport en sera fortement améliorée, avec les lignes du projet Manantali 2, qui feront de l’OMVS une véritable plaque tournante de l’énergie en Afrique de l’Ouest, en réelle traduction de la volonté exprimée par la CEDEAO d’interconnecter les réseaux électriques de la sous-région.
Cela concerne la ligne biterne 225 kilo-Volt (kV) Kayes-Tambacounda, financée par la Banque mondiale et mise en service en octobre 2022, permettant une interconnexion avec la Guinée, à travers le réseau de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (OMVG). Il s’agit également de la ligne 225 kV Kayes-Yélimané-Tintane-Kiffa-Aïoun dont la recherche de financement est en bonne voie, qui nous rapprochera des réseaux maghrébin et européen.
Messieurs les Présidents et Chers Frères
Mesdames, Messieurs
S’agissant de la portion guinéenne du bassin, toutes les études préalables à la construction du barrage de Koukoutamba sont réalisées. Aussi, depuis la tenue, le 19 janvier 2021, de la 62èmeSession extraordinaire du Conseil des Ministres, les actions de recherche de financements se poursuivent pour nos trois projets prioritaires (Navigation, Koukoutamba et Gourbassi). Les diligences requises ont été faites auprès de nos partenaires de la République Populaire de Chine, au point que nous espérons mobiliser bientôt la plus grande partie (85%) du financement du projet de Koukoutamba.
Quant au projet de barrage de Gourbassi, la recherche de financements se poursuit avec le transfert du projet à la Société de Gestion et d’Exploitation de Manantali (SOGEM) qui a engagé les études préalables de faisabilité et d’impact environnemental et social.
Messieurs les Présidents et Chers Frères
Mesdames, Messieurs
Vous conviendrez avec moi, au regard du tableau de mise en œuvre des projets structurants, que l’OMVS reste à la croisée des chemins.
Car cinquante ans, hormis la mise en service de quatre (4) barrages, nous n’arrivons pas à faire de la navigation une réalité et notre potentiel agricole disponible reste pour moitié inexploité.
Au regard de l’urgence de concrétisation des grands projets suscités, en raison des besoins pressants de nos populations en services de transport fluvial, d’énergie et de sécurité alimentaire, je demande au Haut-Commissariat d’accélérer l’étude d’élaboration, en cours, d’une stratégie de mobilisation de financements et sa mise en œuvre diligente.
Messieurs les Présidents et Chers Frères
Mesdames, Messieurs
De 1972 à nos jours, notre Organisation a inlassablement œuvré pour contribuer aux efforts de nos États, en vue de l’atteinte de la sécurité alimentaire dans nos pays.
C’est pourquoi d’importants moyens financiers du Projet de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PGIRE) ont été réservés au volet hydro-agricole, avec des appuis conséquents au secteur de la pêche continentale.
Quant au Projet d’Appui à la Filière Semencière issu du « Plan d’Action Régional pour l’Amélioration des Cultures Irriguées » (PARACI), le Haut-Commissariat s’emploie à le rendre opérationnel, en vue de promouvoir les chaînes de valeurs sur le bassin.
Messieurs les Présidents et Chers Frères
Mesdames, Messieurs
Notre bassin, à l’instar de bien d’autres espaces de bassins versants africains et d’ailleurs, subit de plein fouet les effets du changement climatique et de l’action anthropique.
Pour plus de résilience et d’adaptation à ces phénomènes, plusieurs efforts ont été consentis dont des cas d’études sur la vulnérabilité du bassin, des projets pilotes financés dans le cadre du PGIRE, ainsi que la préparation d’un « Plan d’Investissement Climatique » (PIC).Aussi, le Haut-Commissariat a organisé en juin 2023 à Dakar, une rencontre régionale de concertation sur la gestion des crues, qui a dégagé des pistes de solutions.
Pour la sauvegarde des écosystèmes des massifs du Fouta Djallon, nous avons poursuivi le processus de mise en place d’un Observatoire de l’Eau et de l’Environnement qui sera basé à Labé, là où l’Organisation des États Riverains du fleuve Sénégal a été créée en mars 1968.
Messieurs les Présidents et Chers Frères
Mesdames, Messieurs
Notre cadre de coopération s’enrichit d’un Comité de bassin fonctionnel, des Réseaux de Journalises et des Maires du bassin, tandis que nous nous ouvrons davantage à la communauté scientifique et aux organisations non gouvernementales. Aussi, nous poursuivons les efforts à fédérer les agences de bassins transfrontaliers en Afrique, à travers le « Réseau Africain des Organismes de Bassin » (RAOB) dont l’OMVS assure le Secrétariat Technique Permanent depuis 2004.
Messieurs les Présidents et Chers Frères
Mesdames, Messieurs
Malgré les contraintes vécues, ce mandat a été marqué de hauts faits qui nous ont rendus encore plus fiers du chemin parcouru.
Vous me permettrez ainsi de rendre un vibrant hommage aux Pères Fondateurs de notre Organisation, et à tous leurs successeurs qui ont donné une bonne orientation à l’OMVS. Ils ont été visionnaires dans la démarche et panafricanistes dans l’âme.
Nous nous félicitons de leur héritage qui a renforcé l’intégration sous-régionale et que nous tacheront de garder précieusement en le consolidant et en l’enrichissant.
Je vous remercie