Les autorités de la transition ont procédé le 1er juillet dernier à un remaniement ministériel. Si ce remaniement a été une très grande surprise et un choc pour la société civile et la classe politique, une frange importante du peuple continue à faire confiance aux autorités de la transition et attend de cette équipe des véritables résultats. Pour rappel 16 personnalités ont fait leur rentrée dans le gouvernement de Choguel K Maiga. Le portefeuille de l’éducation est confié à Dr Amadou Sy Savané, les autres portefeuilles régaliens comme la défense, les affaires étrangères, l’économie et les finances, le ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation n’ont pas changé de titulaires. Dans cette équipe remaniée un ministère semble attirer notre attention, celui de l’éducation nationale, un département beaucoup plus complexe que Dédéou Ousmane, en dépit de tout ce qu’on peut lui reprocher avait su donner un nouveau souffle. Et le fait qu’elle a été virée a suscité interrogations voir inquiétudes pour les parents d’élèves et peut être un soulagement pour les apprenants véreux hostiles à la rigueur. A-t-elle été victime de son appartenance au M5 RFP ? Cette équipe gouvernementale pourrait-elle faire mieux que la précédente ?
Depuis des décennies l’école a été le véritable goulot d’étranglement des régimes successifs. Des années blanches et des années facultatives se sont succédée s à un rythme effréné et aujourd’hui c’est la baisse généralisée des niveaux et un effectif pléthorique qui ont pignon sur rue au sein de nos établissements d’enseignements tous ordres confondus. Donc l’école a traversé et continue toujours de traverser une crise profonde due aux revendications des élèves et des enseignants, mais aussi du manque de volonté des parents d’élèves et du gouvernement à prendre leurs responsabilités. Dédéou Ousmane avait posé les jalons d’une véritable réforme de l’éducation par la gestion rigoureuse des examens du Bac, du BT et du DEF. Son successeur devrait continuer dans cette lancée et faire plus. S’agissant des autres membres du gouvernement ils sont attendus sur les chantiers de la refondation. Parmi les autres ministres attendus il y a bien entendu celle de l’énergie et de l’eau pour mettre fin aux coupures intempestives de ces deux denrées indispensables pour la survie de la population. Ensuite le ministre en charge du commerce pour la maîtrise des prix des denrées de grande consommation. Aujourd’hui malheureusement, le gouvernement à peine installé, les prix des denrées de première nécessité commencent encore à prendre de l’ascenseur. Que dire du ministre de développement rural. Le Mali un pays agro-sylvo-pastoral peine à donner le minimum à ses paysans tant en termes d’engrais que les autres intrants agricoles. Les agriculteurs ont déjà tiré la sonnette d’alarme par rapport aux engrais, donc le ministre est attendu pour donner un nouveau souffle à ce secteur clé de l’économie du Mali. Quant aux ministres régaliens comme ceux des affaires étrangères, de l’administration territoriale, de la défense, de l’économie et des finances ils doivent redoubler d’efforts pour redonner le sourire à un peuple qui attend toujours les retombées du Mali Koura tant chanté et vanté par les autorités. La crise perdure et l’espoir d’une vie meilleure promis tarde à venir.
En somme, le plus important ne pas d’enlever Jean pour mettre Paul à sa place, tout comme faire l’apologie de la technocratie tant vantée, mais de voir éclore un nouvel espoir avec cette équipe dite des technocrates.
Oumou SISSOKO