RFI
Après deux jours de réunion à Accra au Ghana, les chefs d’état-major des pays de la Cédéao ont franchi une étape supplémentaire en vue d’une potentielle intervention militaire au Niger, « en vue de rétablir l’ordre constitutionnel », trois semaines après le coup d’État contre le président Mohamed Bazoum.
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Avec notre envoyé spécial à Accra, François Hume-Ferkatadji
« Le jour J a été décidé » selon le commissaire aux affaires politiques de la Cédéao, Abdel-Fatau Musah. Le commissaire de la Cédéao a précisé qu’un accord a été trouvé sur les équipements, les ressources. Tandis que les effectifs et les plans ont été arrêtés. « On est prêt à y aller. Il n’y aura pas de nouvelle réunion des chefs d’état-major […]. Nous voulons libérer le Niger des militaires au pouvoir pour que ce pays se concentre sur son objectif premier, la lutte contre le terrorisme ». C’est un pas de plus dans le bras de fer qui oppose la Cédéao à la junte nigérienne.
L’option diplomatique toujours sur la table
D’un autre côté, dans le communiqué final, des indices montrent que la situation peut encore évoluer. Tout d’abord, le projet doit à présent être validé par la conférence des chefs d’État de la communauté économique des pays d’Afrique de l’Ouest pour être entièrement validé. Ensuite, le chef d’état-major nigérian insiste bien sur le fait que toutes les options restent sur la table. La voie du dialogue reste donc ouverte, pour la Cédéao.
« Nous ne déclarons pas la guerre au Niger », a ajouté à plusieurs reprises le commissaire des affaires politiques de la Cédéao. « Il y a toujours une possibilité de dialogue », a expliqué Abdel-Fatau Musah, mais « tout ce que nous disons c’est que nous ne nous engagerons pas dans des discussions interminables », a-t-il encore prévenu, en insistant sur le fait que cette opération vise à rétablir l’ordre constitutionnel. Il annonce par ailleurs une possible mission diplomatique de la Cédéao samedi 19 août au Niger. Ses délégations n’ont jusqu’ici pas réussi à rencontrer le général Tchiani.
Abdel-Fatau Musah nuance toutefois et résume la tonalité de ce sommet : « Nous n’allons pas passer notre temps à discuter. »
Des troupes déjà en mouvement
Plusieurs aspects du plan d’intervention resteront « secret défense ». La date du début de l’opération est bien fixée, selon le commissaire paix et sécurité de la Cédéao, mais il ne l’a pas communiquée.
Silence radio aussi chez quelques chefs d’état-major, interrogés sur les effectifs, et leur armement et le plan d’attaque.
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Ce qu’on sait, les pays contributeurs Bénin, Côte d’Ivoire, Sénégal et Guinée-Bissau pourraient fournir à quatre environ 5000 hommes. L’effectif du contingent nigérian n’est pas connu, selon les premières prévisions il devrait le plus important de la force.
Des sources informées indiquent qu’une partie des troupes est déjà en mouvement vers les positions identifiées et retenues, probablement les frontières du Bénin et surtout du Nigeria avec le Niger.
Chaque pays contributeur finance les 90 premiers jours de l’intervention, si elle se prolonge c’est la cedeao qui règlera la facture additionnelle.
Les chefs d’état-major ont été reçus par le président ghanéen Nana Kuffo Addo, « il nous a encouragés », confie un participant.