Jeune Afrique – « Cinquante-trois combattants », précisément « dix-sept militaires et trente-six VDP (Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs civils de l’armée) ont perdu la vie » le lundi 4 septembre, indique l’état-major de l’armée burkinabè dans un communiqué publié ce mardi.

L’unité attaquée était déployée à Koumbri, dans la province du Yatenga, pour « permettre la réinstallation » de populations « qui ont quitté la zone depuis plus de deux ans », chassées par les jihadistes.

L’état-major de l’armée, qui a pris le pouvoir en 2022, « enregistre aussi une trentaine de blessés qui ont été évacués et pris en charge ».

Il précise que « des opérations de riposte » ont permis de « neutraliser plusieurs assaillants », de « détruire leur matériel de combat » et affirme que des « opérations sont toujours en cours dans la zone ». « Tout est mis en œuvre pour mettre hors d’état de nuire les éléments terroristes » qui sont « en fuite », ajoute-t-il.
Les violences de groupes armés liés à Al-Qaïda et à l’État islamique ont entraîné le déplacement de plus de deux millions de personnes à l’intérieur du pays depuis 2015. En sept ans, ces attaques ont également fait plus de 16 000 morts – civils et militaires – selon l’ONG Acled, qui répertorie les victimes de conflits.

Coopération avec Moscou et Téhéran
Les attaques attribuées par l’armée à des « groupes armés terroristes » se sont multipliées au cours des derniers mois au Burkina. Vendredi, quatre supplétifs civils de l’armée et un policier ont été tués lors d’une attaque dans le Centre-Nord.

En août, ce sont cinq policiers burkinabè et une vingtaine de personnes qui avaient été tués dans le Centre-Est dans deux attaques. Le 26 juin, 71 hommes – 31 soldats et 40 supplétifs civils de l’armée – avaient été tués dans trois attaques, dont les deux plus meurtrières avaient eu lieu dans la province du Centre-Nord.

Début septembre, l’état-major indiquait que « différentes actions » menées entre le 7 août et le 1er septembre dans l’ouest du pays avaient permis de « neutraliser plus de 65 terroristes ». Le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition, avait déploré en juillet « des attaques de plus en plus récurrentes contre les civils », estimant que les jihadistes, qui contrôlent environ 40 % du territoire, faisaient preuve de « lâcheté ».

Au pouvoir depuis près d’un an après un coup d’État en septembre 2022 – le deuxième en huit mois –, le capitaine Traoré avait notamment justifié son coup de force par l’augmentation des violences des groupes armés. Depuis qu’il a exigé le départ des forces françaises de son sol en janvier dernier, le Burkina Faso cherche de nouveaux partenaires, notamment en matière de défense.

Une délégation russe, conduite par le vice-ministre de la Défense, Yunus-Bek Yevkurov, a échangé avec le président burkinabè la semaine dernière sur des questions de développement et de coopération militaire. La ministre des Affaires étrangères burkinabè, Olivia Rouamba, avait manifesté lundi le souhait de son pays de « renforcer la coopération bilatérale » avec l’Iran, lors d’un entretien à Téhéran avec le président Ebrahim Raïssi.

(avec AFP)

By Albert C. Diop

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