Décidément, la bête noire algérienne est toujours présente dans la Tanière. Les Fennecs ont en effet remis ça en s’imposant devant les Lions en amical, mardi. Une défaite qui fait désordre à 4 mois de la Can et qui devra pousser Aliou Cissé à se réajuster, en tirant les leçons de cette grosse alerte, avant «Côte d’Ivoire 2023».
Par Hyacinthe DIANDY – Face à la presse après le match perdu (0-1) face à l’Algérie, le sélectionneur national s’est exprimé en déclarant : «Oui, c’est une alerte. Il faut avoir cette humilité de continuer à travailler. Mais c’est un match amical, de préparation. Ce qui nous intéressait, c’était au plan du jeu, de nous confronter aux meilleures équipes.» «Alerte», le mot est lâché ! Aliou Cissé a en effet trouvé le mot juste pour qualifier le revers inattendu des Lions face aux Fennecs, et qui intervient à quelques petits mois de la Can ivoirienne. Un sérieux avertissement pour les champions d’Afrique en titre qui tombe à pic, et qu’il faudra analyser lucidement en tirant les enseignements ou disons les leçons qui s’imposent. Car il faudra que «El Tactico» se fasse violence, en se montrant un peu plus rigoureux au moment de faire ses choix, en évitant surtout de faire la part belle à ses cadres ou ses sénateurs champions d’Afrique dont certains commencent à tirer la langue ; au moment où de jeunes talents, comme le latéral Moussa Ndiaye ou les deux «Camara» du milieu de terrain, commencent à pointer le bout du nez.
Au final, le match perdu face à l’Algérie est un mal pour un bien pour avoir apporté une certaine visibilité par rapport à la capacité de certains joueurs à élever leur niveau de jeu.
La petite forme de Sadio, Gana… un Sabaly lessivé, la timidité de Pape Matar
On peut citer la prestation moyenne, entre autres, des deux cadres : Sadio Mané et Gana Guèye, et aussi la timidité de Pape Matar Sarr qui a manqué d’audace sur certaines séquences offensives, oubliant même d’utiliser sa frappe qui est pourtant une de ses armes. Le milieu de terrain étant le cœur du jeu, on attendait un peu plus dans les phases offensives, du trio de l’entrejeu que le joueur de Tottenham a formé avec Gana et Pathé Ciss.
Au-delà de ces défaillances individuelles, on peut aussi s’interroger sur certains choix dans le onze de départ ; comme la titularisation au poste de latéral gauche de Abdou Diallo, alors qu’il y avait sur le banc deux spécialistes à ce poste : Ismail Jakobs et Abdallah Ndour. Certains changements ont fait bouger le public, comme celui de Iliman Ndiaye, là où le remplacement de Nicolas Jackson, lessivé, était plus indiqué. Même si les absences de Izo Sarr et Boulaye Dia se sont fait sentir.
Au niveau du comportement tactique de l’équipe, Cissé a manqué de flair pour n’avoir pas souvent poussé ses joueurs au pressing, face à une Equipe algérienne qui a joué sur un faux rythme et en restant derrière avec un bloc bas.
Si on y ajoute l’efficacité qui a encore fait défaut à la bande à Sadio Mané face aux Fennecs qui ont toujours gardé leur cage inviolée devant le même adversaire lors de leurs dernières confrontations, on peut dire que le chantier à défricher est vaste et qu’il y a encore du boulot pour le coach des Lions qui, dans un mois, va jouer en amical le Mali et le Cameroun. Avant d’attaquer les éliminatoires du Mondial 2026.
Autant d’échéances qui seront scrutées et où on s’attend à des réajustements, après la leçon algérienne.
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