Ndiaga Sylla, expert électoral, estime que la Dge (Direction générale des élections) ne doit pas refuser d’octroyer les fiches de parrainage à Ayib Daffé, si le mandataire de Ousmane Sonko dispose de tous les documents nécessaires.
Par Malick GAYE – La Direction générale des élections (Dge) n’a pas remis les fiches de parrainage à la coalition «Sonko Président 2024». L’information a été donnée par Ayib Daffé, le mandataire et Coordonnateur national de «Sonko Président 2024». «Ils nous ont opposé un refus infondé, un refus illégal et arbitraire de nous remettre des fiches. Un refus qui serait basé sur des instructions reçues de l’autorité de ne pas remettre des fiches au candidat Ousmane Sonko», a affirmé Ayib Daffé, qui a assuré que tous les documents nécessaires ont été posés sur la table de la Dge. Pour lui, ce «refus» n’a pas de base légale. «Aucun article n’a été cité, aucun code, aucune disposition, aucun acte administratif. Donc à notre grand étonnement, c’est un véritable Apartheid électoral, un véritable détournement du processus électoral, de l’arbitraire et de la forfaiture», a-t-il expliqué, tout en ajoutant qu’un recours allait être déposé.
Si pour l’heure, la Dge n’a pas encore expliqué les motifs de cette décision, l’expert électoral Ndiaga Sylla estime que le ministère de l’Intérieur n’a pas la prérogative de dire qui est candidat. «Seul le Conseil constitutionnel est habilité à se prononcer sur la recevabilité d’une candidature», a-t-il affirmé au téléphone. Pour lui, la Dge ne fait que «gérer un processus». «Sur quelle base a-t-elle refusé de délivrer les fiches de parrainage ?», s’interroge M. Sylla.
Faut-il le rappeler, Ousmane Sonko, accusé d’appel à l’insurrection, entre autres délits, est placé en détention préventive actuellement. Avant son arrestation, il avait écopé de 2 ans de prison ferme pour corruption à la jeunesse dans l’affaire pour laquelle il a été jugé par contumace contre l’ex-masseuse Adji Sarr.
Pr Ndiack Fall : ««La personne arrêtée jouit de tous ses droits, si…»
Dans son communiqué annonçant le début du retrait des fiches de parrainage, la Dge avait tenu à rappeler que chaque mandataire doit se présenter avec une lettre de désignation dûment signée par le candidat à la candidature, d’où l’interrogation sur la valeur de la signature d’une personne arrêtée. Est-ce que du fond de sa cellule, le prisonnier peut légalement mandater une personne autre que son avocat ? Une question à laquelle le pénaliste Ndiack Fall a répondu. «La personne arrêtée jouit de tous ses droits, si elle n’a pas eu une condamnation définitive. Elle peut mandater qui elle veut.» Par conséquent, Ousmane Sonko peut bien recevoir ses fiches de parrainage, d’après le juriste. A la question de savoir si un contumax peut mandater une personne, Ndiack Fall estime que Ousmane Sonko n’est plus un contumax.
Ousmane Sonko, condamné pour corruption à la jeunesse à 2 ans de prison dans l’affaire Adji Sarr, a été écarté des listes électorales d’après une notification du sous-préfet des Almadies. Les autorités ont affirmé que c’est la conséquence de sa condamnation par contumace, qui le prive de ses droits politiques et civiques.
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