Senalioune – On croyait que c’était spécifiquement propre à la « décennie », autrement dit azizien, mais voilà, que ce qui vaut pour l’ancien Président mauritanien vaut également pour son successeur et frère d’armes, 40 ans durant, le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazaouni.
Alors que certains députés s’enthousiasmaient en 2019 pour forcer, au mépris de la constitution et du peuple, la candidature de l’ex homme fort de Nouakchott Aziz pour un troisième mandat, ils sont aujourd’hui, près d’une trentaine de maires issus de la wilaya du Trarza à demander d’une seule voix à Ould Ghazouani à briguer un second mandat.
Ce qui est certes légitime et constitutionnel, mais ne rime aucunement avec la démocratie où chaque chose à son heure, alors que le quinquennat de l’actuel Président n’arrive à terme qu’en 2024, soit dans moins d’un an.
Cet intriguant sursaut des maires, qui s’apparente à une fuite en avant, comme l’interview récente improvisée et exotique de Ghazouani avec « Le Figaro », qui soulevé un grand tollé, a de fortes chances de se manifester dans d’autres wilayas du pays, dans les prochaines semaines.
Cet élan populiste devant aussi s’étendre aux parlementaires et aux conseils régionaux au sein desquels, le parti du Président, en l’occurrence Insaf jouit d’une majorité confortable.
Ainsi pour revenir à l’actualité de l’heure, ils sont 27 maires des communes de la wilaya du Trarza à avoir adressé une lettre au président Mohamed Ould Ghazouani dans laquelle ils lui demandent de briguer un second mandat en 2024.
Motif avancé : « notre souhait de parachèvement du projet national et de poursuite de la locomotive de construction et de réforme, afin que toutes les aspirations de notre peuple à une vie libre, digne et sûre se réalisent ».
Le pays connaît aujourd’hui « un projet national intégré dans lequel nous plaçons de grands espoirs », ont ajouté les maires du Trarza dans leur lettre, disant que, les acquis réalisés sont nombreux pour pouvoir été tous énumérés ici, qualifiant le chantier de construction, de « chaîne continue de maillons, dont le suivant complète le précédent ».
Nous portons dans notre présente demande les préoccupations et les aspirations de nos électeurs fidèles et attachés à la renaissance nationale mise en œuvre « sous votre haut patronage et votre attention directe », indique la lettre signée par les 27 maires dont voici la liste :
1. Mohamed Ould Abdallah Salem Ould Ahmedoua, Maire de R’Kiz
2. Boidiel Houmeid, maire de Ndiago
3. Bamba Daramane, Maire de Rosso
4. Abdallah Meijine, maire de Boutilimit
5. Mohamed Sayd Cheine, maire de Tékane
6., Sidi Salem Hamadi, maire de Mederdra
7. Cheikh El Moustayne, Maire de Keur Macène
8. Lemrabott Ely Zeine, Maire de Ouad Naga
9. Ahmed Hadj Habib Allah, maire de Nebaghiyé
10. Mohamed Vall Kharachi, Maire de Tiguint
11. Mohamed Bougouffa, maire de Teichtayatt
12. Mohamed Vall Haïmde, Maire d’El Khatt,
13. Saleck Ould Bamba, maire d’El Aryé
14. Mohamed Ould Seyed, maire de Taguilalett,
15. Mohamed Abdallahi Cheikhany, maire de Bareina
16. Mohamed Ould Mohamed Vall Ould Taleb, maire de Nteichett
17. Boubacar Ali, maire de Jidr Mohguen
18. Ahmed Vall Yahya, maire de Eleb Adress
19. Yacoub Ould Moussa Ould Cheikh Sidiya, maire de Lexeiba
20. Ahmed Mohamed Salem Maham, maire de Tenghadej
21. El Ghotob Ould Balil, maire de Mbalal
22. Mokhtar Ould Mohamed Vall Bebaha, maire de Boir Teouress
23. Mohamed Ghali Cheikh Sidi Mohamed, maire de Meyssar,
24. Ahmedou Ould Imejen, maire de Chemama
25. Mohamed Boun Oumar, Maire de Boutalhaya
26. Mohamedou Ould Amma, Maire de Ajoueir,
27. Muhammad Salem Mohamed Yahya maire de Aouleigatt
Par Oumoulbenina Mint Bamba