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Après avoir dissous le gouvernement, le Président Sall a reconduit Amadou Ba à la tête de la Primature. La stratégie est simple : Macky veut laisser le terrain à son candidat, qui va utiliser les apparats de l’Etat pour lui donner les chances de gagner la Présidentielle de 2024. C’est un avantage évident sur les autres : s’il lui avait arraché ce titre, Amadou Ba aurait été logé à la même enseigne que les quelques 200 candidats qui ont retiré leurs fiches de parrainage. Comme Queen Biz…

Par Bocar SAKHO – C’était devenu inéluctable depuis le départ des ministres de Rewmi et la démission de M. Aly Ngouille Ndiaye du ministère de l’Agriculture. La décision de dissoudre le gouvernement a même tardé, surtout que le Premier ministre assurait l’intérim des ministres de l’Elevage et des Sports, depuis le départ de Idrissa Seck de la coalition présidentielle pour se présenter à la Présidentielle de 2024. Amadou Ba, qui a été reconduit comme Premier ministre, va être délesté de ces deux béquilles.

Pour le Président Sall, c’est un acte de soutien supplémentaire à son candidat. Depuis la désignation de Ba comme tête de file de Benno, le chef de l’Etat s’est retiré presque de la scène publique.

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Il a laissé toute la lumière à Amadou Ba : il est partout. En pleine journée, il préside le lancement de grands travaux, rencontre des khalifes généraux, préside des rencontres étatiques. Hier, il a ouvert le 6ème Forum Galien qui a toujours obtenu la présidence du chef de l’Etat au moment de lancer ses travaux. A la fin de la journée, il préside ses activités politiques, enchaîne les visites de proximité… Alors que d’autres leaders comme Malick Gackou, chef du Grand parti, et Bougane Guèye ont été contraints, par arrêté préfectoral, de cesser leur «précampagne».

Aujourd’hui, il a l’avantage de présenter un double ticket : Premier ministre-candidat.

Il n’est plus nécessaire de faire le distinguo pour lui mettre une casquette après cette nouvelle décision présidentielle. Certains analystes et même militants de la mouvance présidentielle avaient pensé que ce cumul serait un handicap. Or, c’est un avantage même si cela déséquilibrait la compétition, comme l’assurent certains. Dans une bataille électorale, il n’y a pas de règles qui disent que les différents candidats doivent partir à chance égale ou il devra y avoir un «gentleman agreement» au-delà des lois établies dans le Code électoral.

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Si le Président lui avait retiré ce «poids supplémentaire», il l’aurait ramené au rang de n’importe quel candidat. Comme Queen Biz ou les quelques 200 autres personnes qui ont retiré leurs fiches de parrainage. Quelle différence pourrait-il alors y avoir entre le candidat du pouvoir et les… autres ? Car il lui aurait été très difficile, voire impossible, de tenir des rencontres politiques sous le couvert des déplacements administratifs et économiques institutionnels dévolus au chef du gouvernement. A 4 mois de la Présidentielle, le pari aurait été risqué. Et l’impact allait être réel, car il allait perdre une partie de toute cette exposition politico-médiatique.

Aujourd’hui, le Président Sall, après cette décision, tente d’enlever à son candidat les embûches qui se dressent sur le chemin de 2024. Surtout que la conservation du pouvoir ne sera pas une simple formalité comme en 2019. Guidé par son leader, Amadou Ba vient de bénéficier de ressources additionnelles pour poursuivre les chantiers Sall au-delà de 2024. Placé en septembre 2022, à la tête d’une équipe «de défi et de combat» de 38 membres, le Premier ministre sera accompagné de quels joueurs dans cette nouvelle équipe pour le match décisif programmé le 25 février 2024 ?
bsakho@lequotidien.sn

By Albert C. Diop

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