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Au Forum Global Gateway qui se tient à Bruxelles, Macky Sall a encore porté la voix du continent pour demander un changement de paradigmes dans la coopération avec les pays africains. Parlant de la construction des infrastructures, M. Sall a fait savoir que «le continent reste encore sous-financé en volume et mal financé à cause de taux d’intérêt élevés et de délais de remboursement généralement trop courts».

Par Dieynaba KANE – A Bruxelles pour prendre part au premier Forum du Global Gateway, Macky Sall a plaidé pour un changement de paradigmes dans l’approche de la coopération avec les pays africains. Le président de la République a, dans son discours, insisté sur le fait que «la construction d’infrastructures en Afrique progresse, mais le continent reste encore sous-financé en volume et mal financé à cause de taux d’intérêt élevés et de délais de remboursement généralement trop courts». Pour M. Sall, il est nécessaire «d’engager un dialogue ouvert sur les priorités et les modalités à convenir pour passer de la logique d’aide à la logique de partenariat par la co-construction, afin de mobiliser des financements conséquents et investir dans de grands projets susceptibles de créer les conditions d’une croissance et d’une prospérité partagées». Profitant de cette tribune, le chef de l’Etat estime que «le Global Gateway est en soi une excellente initiative, qui peut faire la différence en sortant des sentiers battus, en changeant d’échelle et de paradigmes dans l’approche de la coopération».
Dans son discours, Macky Sall est revenu en détail sur les raisons qui sous-tendent ce changement. Et d’expliquer : «Selon le dernier Rapport annuel du Consortium pour les infrastructures en Afrique, publié en décembre 2022, le financement des infrastructures en Afrique s’élevait à 81 milliards de dollars en 2020, contre 100 milliards en 2018, soit un recul de de 19 milliards dû en partie à la crise de la pandémie Covid-19 (…) Il est vrai que l’impact de la pandémie a freiné l’investissement dans les infrastructures, à cause du ralentissement de l’activité économique et de la réorientation des dépenses publiques vers des urgences sanitaires et sociales. Mais, même sans ces difficultés conjoncturelles, l’Afrique a toujours payé cher ses projets à cause de taux d’intérêt abusifs.» En outre, le président de la République a reconnu et salué «les efforts des partenaires bilatéraux et multilatéraux dans le financement des infrastructures en Afrique». Toutefois, souligne-t-il, «la problématique du financement restera entière tant que perdurent les règles et pratiques qui entravent l’accès de nos pays à des ressources conséquentes et à des conditions soutenables». Et de poursuivre : «Je pense, entre autres, aux notations abusives des agences d’évaluation et à la perception du risque d’investissement en Afrique, toujours plus élevée que le risque réel.» Macky Sall rappelle ainsi avoir parlé tout au long de son mandat à la tête de l’Union africaine, de «cette problématique, notamment à l’Ocde, au G7, au G20 et aux Nations unies». Selon lui, il est «important d’engager un dialogue honnête pour lever cet obstacle qui continue de freiner nos efforts de financement des infrastructures».

Dans la même veine, M. Sall a fait savoir que «nous devons aussi relever les défis de la planification et de l’ingénierie technique et financière pour améliorer les études de faisabilité des projets en créant une synergie entre les partenaires techniques et financiers et le Fonds de préparation des projets du Nepad».

Par ailleurs, le chef de l’Etat s’est réjoui d’avoir pris part à «l’initiative Global Gateway qui couvre des domaines aussi variés que les infrastructures numériques, énergétiques et de transport, ainsi que les systèmes de santé et d’éducation».
dkane@lequotidien.sn

By Albert C. Diop

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