La ministre de la Justice, Garde des sceaux, Me Aïssata Tall Sall, encourage tous les acteurs politiques concernés à participer activement au dialogue national annoncé par le Président Macky Sall. Selon elle, c’est comme cela que la démocratie sénégalaise s’exerce. «Je le dis toujours, la démocratie, ce n’est pas des règles, sinon les règles elles sont universelles. Mais je recommande à tous ceux-là qui sont appelés d’aller répondre à ce dialogue parce que c’est comme cela que la démocratie du Sénégal s’exerce», a-t-elle annoncé hier face à la presse.
Au cours des échanges, Me Aïssata Tall Sall a rappelé le respect scrupuleux des institutions par le Président Macky Sall, soulignant que le chef de l’Etat avait laissé le libre jeu des pouvoirs souverains. «Macky Sall, à l’époque, rappelez-vous, ne pouvait donner injonction ni à l’Assemblée nationale ni au Conseil constitutionnel qui est aussi un autre pouvoir souverain… Nous sommes dans la mise en œuvre de la décision du Conseil constitutionnel. Donc, aussi bien l’Assemblée nationale que l’Exécutif se plient à cela, et c’est ce qui se passe», a-t-elle précisé.
Cependant, lors de cette conférence de presse, les attentes quant à une possible libération de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ont été au centre des débats. Sur ce sujet, Me Aïssata Tall Sall a tenu à préciser qu’être candidat à la Présidentielle n’est pas une condition pour obtenir une liberté provisoire. «La seule chose que je peux dire les concernant, c’est que la libération des détenus que nous sommes en train de faire, on ne le fait pas de façon massive pour notre bon vouloir ou à la tête du client. Nous le faisons parce qu’il y a des dossiers qui s’apprécient au cas par cas, en fonction des éléments objectifs qu’il y a dans le dossier. Pour le moment, c’est là où nous en sommes. Et il faut le rappeler, et que cela soit clair pour tout le monde. Le fait d’être candidat à la Présidentielle n’est pas une condition pour obtenir une liberté provisoire au Sénégal», a affirmé la ministre de la Justice, Garde des sceaux.
Dans son discours, elle a également abordé la question sensible du retrait de candidature de Rose Wardini et les spéculations entourant Karim Wade. Sur ce point, elle a souligné le respect absolu de la volonté individuelle, affirmant que «Mme Rose Wardini a décidé, en toute souveraineté, même s’il y a une procédure judiciaire la concernant, d’arrêter sa candidature et de la retirer, elle en a le droit».
Enfin, sur la question de la date du 2 avril prochain et les spéculations entourant une éventuelle «vacance du pouvoir», la Garde des sceaux a préféré ne pas entrer dans le débat, laissant la réponse à cette question entre juristes et constitutionnalistes. «Qu’est-ce qu’il y aura le 2 avril prochain ? Je ne sais pas. Par contre, ceux-là qui disent le 2 avril, il y a vacance de pouvoir, c’est un débat entre juristes et constitutionnalistes. Et ma réponse importe peu. Le 2 avril arrivera. Prions tous pour être présents et observons les événements qui se dérouleront», a-t-elle conclu.
Par Ousmane SOW