(Agence Ecofin) – Après avoir affirmé son soutien au plan d’autonomie de Rabat pour le Sahara Occidental, Paris fait un pas de plus vers le Maroc en se déclarant prête à financer un projet marocain dans ce territoire disputé.
La France est prête à participer au financement d’un câble électrique de 3 gigawatts reliant la ville marocaine de Casablanca à la ville de Dakhla au Sahara Occidental, un territoire qui fait l’objet d’un litige entre le Maroc et le Front Polisario soutenu par l’Algérie, a annoncé le ministre français de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire (photo), le vendredi 26 avril 2024.
« Vous allez produire de l’énergie dans la région de Dakhla, vous allez en avoir besoin dans la grande métropole de Casablanca, il faut construire des réseaux électriques pour transporter cette énergie. Je vous confirme que nous sommes prêts à participer au financement de cette infrastructure », a-t-il affirmé lors de la Rencontre économique Maroc-France, tenu à Rabat.
Le Sahara Occidental est un territoire non autonome disputé depuis 1975 entre le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario soutenus par l’Algérie. Le Maroc, qui contrôle près de 80% de ce territoire au sous-sol riche en ressources naturelles, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté. Le Front Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, prévu lors de la signature en 1991 d’un cessez-le-feu, mais jamais concrétisé.
En février 2024, le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Sejourné, avait déclaré que la France soutient les investissements du Maroc au Sahara Occidental, tout en réaffirmant son soutien au plan d’autonomie de Rabat pour le territoire.
Depuis la reconnaissance par Washington fin 2020 de sa souveraineté sur cette ancienne colonie espagnole, Rabat fait pression pour rallier Paris à sa position.
Élevé au rang de cause nationale, le dossier du Sahara Occidental est très sensible au Maroc. Lors d’un discours public prononcé en août 2022, le roi Mohammed VI a averti que le dossier du Sahara « constitue le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international