LES TRACES

Plus d’un million de Sud-africains ont déjà voté lundi. 

Vingt-six millions de Sud-africains sont appelés aux urnes ce mercredi 29 mai pour les élections générales.

Pour la première fois depuis l’avènement de la démocratie, le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), pourrait obtenir moins de 50% des voix, accroissant ainsi le risque de violence et de troubles.

Les craintes se sont intensifiées au cours de la semaine dernière après une décision de la Cour constitutionnelle interdisant à l’ancien président Jacob Zuma de se présenter en tant que représentant du parti récemment créé, uMkhonto weSizwe (MK).

La Cour a jugé que M. Zuma ne pouvait pas devenir membre du Parlement en raison de sa condamnation à 15 mois de prison pour outrage à magistrat en 2021. La Constitution sud-africaine interdit à toute personne condamnée à plus de 12 mois de prison de se présenter aux élections pendant une période de cinq ans à compter de la date de condamnation.

Cette décision de la Cour constitutionnelle fait craindre une répétition des violences de juillet 2021, déclenchées par l’incarcération de M. Zuma, qui avaient causé des pertes humaines et des dégâts matériels importants dans sa province du KwaZulu-Natal et dans le centre économique du pays, Gauteng.

Plusieurs organisations, dont les services de police sud-africains (SAPS), ont alerté sur les risques de troubles liés aux élections.

Tebello Mosikili, commissaire national adjoint des services de police sud-africains, a déclaré dimanche aux journalistes que la structure nationale conjointe d’opérations et de renseignements (Natjoints) avait identifié 632 bureaux de vote comme zones à haut risque et avait pris des mesures pour les protéger.

« Nous sommes convaincus que ce système d’alerte précoce a prouvé son efficacité à détecter et gérer tous les risques de sécurité identifiés », a déclaré Mme Mosikili.

Elle a ajouté que la structure nationale conjointe d’opérations et de renseignements – comprenant les services de police sud-africains, la Force de défense nationale sud-africaine et l’Agence de sécurité de l’État – surveillent de près les réseaux sociaux dans le cadre du système d’alerte précoce pour identifier les menaces potentielles.

« Nous ne prétendons pas que ces menaces ne se réaliseront pas. Nous sommes simplement conscients de leur existence et, si elles se manifestent, nous nous mobiliserons pour y répondre », a affirmé Mme Mosikili.

Un autre avertissement a été émis par le Groupe bancaire FirstRand, qui a publié un avis de sécurité à risque moyen, mettant en garde contre d’éventuels troubles sociaux, en particulier le mécontentement du parti uMkhonto weSizwe concernant l’inéligibilité de M. Zuma à se présenter aux élections.

De même, Fidelity, un groupe de sécurité, a mis en garde contre des violences potentielles au KwaZulu-Natal suite à la décision de la Cour constitutionnelle d’exclure M. Zuma des élections.

Les événements de la semaine dernière n’ont pas aidé à apaiser les tensions. Parmi eux, les manifestations organisées vendredi dernier par les chauffeurs de camion et d’omnibus dans les provinces du KwaZulu-Natal et du Cap-Oriental.

Mme Mosikili a indiqué que la police avait confisqué 38 pistolets et cinq fusils à des membres de l’association des taxis de Mthatha, dans la province du Cap-Oriental, et arrêté quatre autres personnes pour des violences liées aux taxis qui ont fait deux morts.

« En ce qui concerne les élections, 27 autres cas ont été enregistrés et font l’objet d’une enquête. Ces nouveaux cas ont été enregistrés cette semaine, du 19 au 25 mai

Le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, poursuit en justice l’organisme électoral indépendant et un parti politique rival dirigé par un ancien président, ont rapporté mardi des médias africains.

Une procédure qui souligne les dissensions à l’approche des élections générales prévues le 29 mai prochain souligne la chaîne Africanews.

L’ANC affirme que le nouveau parti uMkhonto weSizwe (Lance de la nation) ne répondait pas aux critères d’enregistrement en septembre. L’affaire s’est ouverte mardi devant le tribunal électoral de Bloemfontein, dans le centre du pays, précise le même média.

Le nouveau parti, également connu sous le nom de MK et dirigé par l’ex-président sud-africain et ancien chef de l’ANC, Jacob Zuma, pourrait être radié et ne pas pouvoir se présenter aux élections nationales du 29 mai. Les responsables de MK ont déclaré qu’ils n’accepteraient pas d’être disqualifiés, l’un d’entre eux menaçant même d’une « guerre civile », rapporte la même source.

Zuma a été contraint de quitter la tête de l’Afrique du Sud en 2018 à la suite d’allégations de corruption et est actuellement jugé pour corruption, bien que cette affaire ait connu de longs retards, rappelle Africanews.

L’ANC a gouverné l’Afrique du Sud pendant 30 ans, depuis la fin du système de ségrégation raciale de l’apartheid en 1994, mais on s’attend à ce qu’il soit confronté à son test le plus sévère lors du scrutin de cette année. Plusieurs sondages prédisent que l’ANC perdra sa majorité pour la première fois et sera contraint de former une coalition pour rester au pouvoir, souligne le média africain.

By Albert C. Diop

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