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Il y a quelques jours, les jeunes du village de M’Botto, dans la commune de Niabina/Garlol ont organisé une opération de sauvetage des animaux de la localité de Liliya, située entre M’Botto et le village de Sorimalé. Les jeunes de M’Botto, situé à moins de 3 km de la localité, se sont tous mobilisés pour évacuer les animaux ; le village est encerclé par les crues du fleuve, situé à moins de 3 km du village ; les animaux ne pouvaient plus sortir pâturer. Les jeunes venaient répondre à un appel de détresse des populations. Des heures durant, les populations de Liliya, aidées de leurs voisins ont fait traverser, sur des kilomètres d’eau, leurs animaux. Il faut noter qu’une autre localité située à quelques 2km de là avait anticipé les crues en envoyant ses animaux dans le Diery. Sur les réseaux sociaux, les habitants ont lancé un cri de détresse indiquant qu’ils sont prisonniers des eaux.

Cette opération de sauvetage qui s’est soldée par la mort de quatre têtes de moutons est intervenue alors qu’une mission des députés de la vallée (Boghé, Bababé et M’Bagne) séjournait dans la zone pour s’enquérir de la situation des populations dont beaucoup sont ou menacées par des crues ou inondées. La mission n’a pas pu se rendre dans les localités complétement isolées du reste du pays. C’est le cas de de Dabbé, Winding, de Baligouya, de Thiéguelel, de Soriimalé et donc de Liliya. Ces villages devraient être accessibles grâce au pont de Dabbé, construit, il y a quelques années mais dont l’état reste défectueux. En dépit des demandes insistantes des élus locaux et des populations du département, la réhabilitation se fait attendre et donc le désenclavement. Presque chaque année, on enregistre, mort d’homme sur cet ouvrage, pendant l’hivernage.

Lors de leur mission qui n’a pas manqué de susciter de polémique, les députés se sont rendus sur les sites sinistrés dans la commune de M’Bagne, de Bagodine et de Niabina/Garlol. Il faut noter enfin que les sinistrés des trois départements de la vallée n’ont bénéficié jusqu’ici que d’un maigre l’appui du Conseil régional du Brakna :  200 sacs de riz de 25 kg, 400 sacs de sucre de 5 kg, 200 bidons de 5 litres d’huile, 400 paquets de thé de 200 g. Un geste que les riverains ont du mal à comprendre ; ils n’ont vu ni Wali, ni ministres, ni président de la République.

Au moment où nous écrivons ces quelques lignes, nous apprenons que le périmètre rizicole de Sorimalé est déjà envahi par des crues du fleuve. Et ce qui inquiète les populations c’est qu’en dépit de la baisse annoncée au niveau des stations de Matam et de Bakel, les crues continuent à monter dans la  vallée.

By Albert C. Diop

HBodiel