Frédéric Powelton

Le gel des avoirs, estimé à plusieurs milliards de dollars des généraux militaires et des élites algériens en activité ou en retraite, va être une mesure pour exercer des pressions sur le régime autoritaire et militaire algérien, afin de lutter contre le financement du terrorisme et la préservation de la paix et de la sécurité, une des priorités pour les organisations internationales de l’ONU, selon de sources onusiennes et européennes.

Ce processus, en plus de cibler les dirigeants politiques, concerne également leurs familles et les réseaux d’affaires à l’international, afin de limiter les ressources utilisées pour financer des activités terroristes ou violer les droits humains.

Le régime algérien, dirigé depuis plusieurs décennies par une hiérarchie militaire et des élites politiques corrompues, fait l’objet de critiques de plus en plus fréquentes concernant ses relations avec des groupes terroristes dans la région du Sahel et au-delà.

Selon des rapports des occidentaux, le pouvoir militaire entretient des liens directs ou ambigus avec des groupes terroristes soutenant des organisations terroristes, le Hamas, le hezbollah libanais, les Houthis, et les milices de l’Iran en Syrie ainsi qu’en Irak.

Ces accusations sont révélées par plusieurs services concernant les relations de soutien à des organisations comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ou le groupe Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS), et autres groupes qui opèrent dans les régions frontalières de l’Algérie dans le Mali, la Libye, le Niger et même le Burkina Faso.

Les observateurs estiment que ces groupes, en raison de leur proximité géographique et de leurs actions, bénéficient de complicités ou d’un silence de la part des autorités algériennes, notamment en raison des enjeux géopolitiques, économiques et internes.

Par ailleurs, les éléments de la hiérarchie militaire, perçus comme les véritables détenteurs du pouvoir en Algérie, ont été accusés d’exploiter le chaos dans la région pour maintenir leur influence et garantir leur contrôle stratégique.

Le gel des avoirs, qu’il soit imposé par des sanctions de l’ONU ou de pays comme les États-Unis et l’Union Européenne, va toucher les comptes bancaires, les biens immobiliers, ainsi que les investissements détenus par les responsables algériens et leurs familles à l’étranger, particulièrement en France, en Espagne, en Asie et dans d’autres pays arabes.

Les familles des généraux, des ministres, et d’autres élites liées au pouvoir jouent souvent un rôle clé dans l’exploitation des failles légales, en investissant dans des secteurs contrôlant des entreprises à l’étranger.

Selon les analystes, les sanctions internationales se heurtent à la complexité des réseaux financiers transnationaux des élites algériennes. Ces réseaux sont souvent opaques et utilisent des pays à faibles régulations financières pour dissimuler les avoirs et transférer des fonds.

By Albert C. Diop

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