APANEWS – Une conférence de deux jours réunit à Nouakchott chefs d’État, ministres, experts du secteur éducatif et partenaires internationaux pour discuter des réformes nécessaires aux systèmes éducatifs africains, en vue de répondre aux défis actuels et de préparer la jeunesse aux exigences du 21e siècle.
Alors que l’Afrique demeure à la croisée des chemins pour bâtir un système éducatif inclusif, équitable et adapté au 21e siècle, Nouakchott, capitale de la Mauritanie, accueille une Conférence continentale sur l’éducation, un événement d’envergure organisé sous la présidence du chef de l’Etat mauritanien, président en exercice de l’Union africaine (UA).
Cette conférence, organisée en partenariat avec la Commission de l’UA et l’UNICEF, se tient du 9 au 11 décembre 2024 et réunira des chefs d’État, dont le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye et le Rwandais Paul Kagamé, des décideurs politiques, des experts, ainsi que des acteurs de la société civile et du secteur privé autour du thème ambitieux : « Éduquer et qualifier l’Afrique pour le 21e siècle ».
Bien que des progrès notables aient été réalisés dans l’accès à l’éducation, le continent reste confronté à des défis persistants. L’Afrique représente aujourd’hui 90 % des besoins mondiaux de financement externe pour l’éducation d’ici 2030.
Selon les estimations, 40 milliards de dollars supplémentaires seront nécessaires pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD), notamment l’ODD4 sur l’éducation de qualité, et les aspirations définies dans l’Agenda 2063 de l’UA.
Des obstacles majeurs, tels que l’inadéquation des infrastructures, la pénurie d’enseignants qualifiés, les disparités régionales, l’accès limité aux technologies numériques et l’écart entre formation et emploi, freinent encore les progrès. Par ailleurs, la révolution numérique et les mutations économiques mondiales imposent de repenser les systèmes éducatifs pour répondre aux besoins des métiers de demain.
La conférence a pour principaux objectifs d’évaluer les progrès réalisés par les États membres de l’UA dans la mise en œuvre des engagements éducatifs internationaux, tels que l’ODD4 et la Stratégie continentale pour l’éducation en Afrique (CESA). L’évènement est aussi destiné à renforcer la collaboration et le financement durable, en particulier via des mécanismes innovants comme le Fonds africain pour l’éducation, la science, la technologie et l’innovation (AESTIF).
La conférence de Nouakchott a aussi pour but de promouvoir des modèles et solutions réussis, pour garantir une éducation équitable et de qualité.
Elle doit également servir de plaidoyer fort en faveur de la jeunesse, de l’employabilité et de la mobilité professionnelle intra-africaine.
Enfin, la rencontre sera l’occasion de formuler des recommandations stratégiques, inscrites dans une feuille de route pour les dix prochaines années.
La conférence se déroulera en trois étapes. Elle sera inaugurée par un dialogue politique de haut niveau, impliquant des discussions entre chefs d’État sur les priorités continentales. Des échanges entre ministres, experts et acteurs clés sur les actions nécessaires, suivront.
En clôture, il y aura la synthèse des engagements et recommandations pour accélérer la transformation éducative.
Les participants s’attendent à des avancées concrètes, notamment, une mise à jour détaillée des progrès réalisés par les États membres et un plan d’action décennal pour accélérer les transformations. Des engagements financiers renforcés pour étendre les initiatives innovantes seront aussi annoncés, parallèlement à une mobilisation accrue des partenaires de développement et du secteur privé.
Un consensus est aussi attendu sur la nécessité d’un pacte panafricain pour l’emploi des jeunes, incluant des mesures de mobilité professionnelle.
Avec la participation attendue de chefs d’État, de ministres de l’Éducation et des Finances, d’experts, et de partenaires internationaux, cette conférence ambitionne de poser les bases d’une véritable transformation des systèmes éducatifs africains.
En promouvant une éducation inclusive et résiliente, adaptée aux exigences du 21e siècle, Nouakchott pourrait marquer un tournant décisif dans la quête d’une Afrique éduquée et qualifiée pour affronter les défis de demain.
AC/Sf/APA