Lequotidien 

La Déclaration de politique générale tant attendue se tiendra aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Ousmane Sonko fera face aux députés de la 15ème Législature, après un refus opposé à ceux de la 14ème Législature. Cette Dpg se déroule dans un contexte inédit avec en ligne de mire le vote de la Lfi à quelques heures de la fin de l’année. Il est sûr que le Premier ministre va demander le vote de confiance pour l’adoption du budget demain. Qu’en sera-t-il aussi de l’attitude des députés de l’opposition, en particulier ceux du groupe parlementaire Takku Wallu Senegaal.Par Amadou MBODJI –

Après 9 mois d’attente et de controverses, qui ont provoqué la dissolution de la 14ème Législature après le dépôt d’une motion de censure du groupe Benno, le Premier ministre va faire, ce 27 décembre, sa Déclaration de politique générale (Dpg). Ousmane Sonko va enfin rendre publique l’orientation que son gouvernement compte donner sur le Référentiel 2050 pour répondre aux attentes des Sénégalais.

Initialement prévue plus tôt, sa Déclaration de politique générale (Dpg) avait été repoussée en raison de l’instabilité politique qui prévalait. Le Pm Ousmane Sonko a fini par accepter de se prêter à l’exercice après avoir opposé son refus une première fois en exigeant la mise à jour du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. C’est ce à quoi s’étaient pliés les députés de la 14ème Légis­lature. Mais, c’était sans compter avec la volonté du président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye de voir son Pm faire face aux députés. C’est ainsi qu’il avait pris un décret pour dissoudre l’Assem­blée nationale, le 12 septembre dernier à la vieille de la tenue de la Dpg qui avait été annoncée pour le 13 septembre par le chef de l’Etat.

Le grand dessein de Sonko
Dans la foulée de cette Dpg au sein de l’Hémicycle fortement dominé par Pastef avec 130 députés, le Premier ministre, selon plusieurs sources, reviendra demain à l’Assem­blée nationale. Comme l’avait révélé Le Quotidien, le chef du gouvernement va engager la responsabilité du gouvernement sur le vote du projet de la loi des finances initiale. Il va invoquer l’Article 86.6 de la Constitution pour demander le vote du budget sans débat alors que les députés ont examiné en commissions techniques les différentes dotations accordées aux différents ministères. Dans l’histoire, ce serait une grande première, surtout que l’opposition n’a pas les moyens de résister à cette volonté vu sa très faible représentativité.

Dans un entretien sur la Rts, le ministre du Travail et des relations avec les institutions, Abass Fall, a confirmé l’information. Il dit : «Avec les délais qui sont relativement très courts, on peut voter le budget, et nous allons recourir à l’Article 86 alinéa 6 de la Constitution qui permet au gouvernement de saisir l’Assemblée nationale et lui demander de voter le budget sans débat.» Il ajoute : «Mais le Premier ministre va revenir à l’Assemblée nationale, je crois que c’est le samedi, pour engager la responsabilité du gouvernement. Ça, c’est réglementaire. C’est la Constitution qui nous le permet. Le seul problème, c’est qu’il n’y aura pas de débat en plénière. Il y a eu tous les débats en commissions techniques. Maintenant c’est vrai, nous sommes tous des politiciens.

Quelquefois, nous avons besoin de faire nos performances orales à l’Assemblée nationale […]. C’est un exercice démocratique, nous n’avons pas de problème par rapport à ça, mais les urgences nous attendent. C’est pourquoi nous sommes obligés de recourir à ce que la Constitution nous donne.»

Interrogations autour de l’attitude des députés du groupe Takku Wallu
Quelle serait l’attitude des députés de Takku Wallu Sene­gaal ? Vont-ils déposer une motion de censure contre le gouvernement de Sonko ? Ce serait juste un coup politique, car le parti Pastef dispose d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale. Avec 130 députés sur 165, il est peu probable que Sonko puisse être freiné, dans le futur. Il faut savoir que la recevabilité d’une motion de censure requiert «la signature d’un dixième (1/10ème) des membres de l’Assemblée nationale».

By Albert C. Diop

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