Frédéric Powelton sahel-intelligence.com

Le Mali a exprimé mercredi sa vive désapprobation face à « la persistance des actes d’ingérence » de son voisin, l’Algérie, ancien médiateur dans le processus de paix pour la région nord du pays, confrontée à une rébellion touareg. Bamako accuse l’Algérie de soutenir les « groupes terroristes ».

Cette déclaration a été faite dans un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères, qui a indiqué avoir pris connaissance par la presse des commentaires du ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, qui avait réagi une nouvelle fois à la stratégie malienne de lutte contre le terrorisme.

Le ministère malien rappelle avoir déjà dénoncé « la proximité et la complicité de l’Algérie avec les groupes terroristes » responsables de la déstabilisation du Mali, auxquels elle aurait fourni « gîte et couvert ». Bamako condamne fermement cette nouvelle ingérence de l’Algérie dans ses affaires intérieures.

Le Mali, dirigé actuellement par le président Assimi Goita, insiste sur le fait que les choix stratégiques concernant la lutte contre les groupes armés terroristes, soutenus par des puissances étrangères, relèvent exclusivement de sa souveraineté, ainsi que de celle de ses voisins, le Burkina Faso et le Niger, avec qui le Mali a formé une confédération appelée « Alliance des États du Sahel », après avoir rompu avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Bamako invite également Alger à ne pas utiliser le Mali comme levier dans sa stratégie internationale. Le 25 janvier 2024, le Mali avait annoncé la « fin immédiate » de l’accord de paix d’Alger signé en 2015.

En parallèle, le régime militaire algérien, confronté à des mouvements de libération dans le sud du pays, notamment dans des zones comme Tamanrasset et In Guezzam, semble vouloir détourner l’attention interne et internationale en s’immisçant dans les affaires des pays du Sahel, selon les observateurs.

Les actions du régime du général Saïd Chengriha et du président Abdelmadjid Tebboune ont exacerbé les tensions régionales et ont des conséquences déstabilisatrices, y compris pour des pays voisins comme la Mauritanie.

Des rapports indiquent que l’Algérie fournit des armes à des factions armées maliennes, ainsi qu’aux groupes terroristes jihadistes en Afrique, ce qui renforce les accusations d’ingérence. Ces agissements sont perçues comme une tentative du régime algérien de maintenir son influence au détriment de la stabilité régionale.

By Albert C. Diop

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