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Par Marion Basma & Euronews avec
Le ministre italien de l’intérieur déclare avoir expulsé le chef de guerre libyen recherché par la CPI parce qu’il représentait un « danger ».
Ossama Anjiem, également connu sous le nom d’Ossama al-Masri, a été rapatrié à Tripoli à bord d’un avion gouvernemental, où il a reçu un accueil de héros. Il avait été arrêté le week-end dernier à Turin après avoir assisté à un match de football.
Ce chef de la police judiciaire de Libye, qui dirige un centre de détention de migrants dans son pays, est accusé par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis dans des centres de détention en Libye à partir de 2015. Il y aurait commis meurtre, torture, viol et violence sexuelle.
Recherché mais relâché
Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a annoncé jeudi aux parlementaires que l’Italie avait rapatrié ce chef de guerre libyen, marquant la première déclaration officielle du gouvernement concernant sa décision d’expulser le suspect plutôt que de le livrer pour qu’il soit inculpé.
C’est « pour des raisons urgentes de sécurité, avec mon ordre d’expulsion, compte tenu du danger que représente le sujet » que le suspect libyen a été rapatrié à Tripoli, selon la déclaration de Matteo Piantedosi au Sénat. Les sénateurs ont manifesté leur désarroi face à l’indifférence de l’Italie à ses obligations de remettre les suspects criminels devant la cour pénale des Pays-Bas
La CPI a indiqué que le mandat d’arrêt avait été transmis aux États membres samedi, y compris à l’Italie, et que la Cour avait également fourni des informations en temps réel sur son entrée en Europe. La Cour a indiqué qu’elle avait rappelé à l’Italie à l’époque de la contacter « sans délai « si elle rencontrait des problèmes pour coopérer avec le mandat d’arrêt.
Des conditions de détention dénoncées
Depuis longtemps, les organisations internationales de défense des droits de l’homme dénoncent les exactions et tortures infligées aux migrants dans les centres de rétention en Libye.
Mediterranea Saving Humans, une organisation non gouvernementale d’aide aux migrants, a affirmé sur X que son arrestation faisait suite à « des années de plaintes et de témoignages des victimes, transmis à la Cour pénale internationale, qui a mené une enquête difficil
L’ONG a affirmé que « Almasri est la preuve de l’atrocité et de la criminalité de tout le système libyen, fortifié au fil des ans par des millions d’euros des gouvernements italiens et de l’Union européenne : des bandits comme #Almasri n’ont fait qu’appliquer en #Libye le mandat qu’ils ont reçu pour « arrêter les migrants ». »
Italie et Lybie, des liens étroits
Tout procès d’al-Masri à La Haye pourrait attirer l’attention sur la politique migratoire de l’Italie.
Rome et le gouvernement de Tripoli entretiennent des liens étroits, reconnu sur la scène internationale par un accord controversé en 2017 : Rome finance les garde-côtes libyens pour surveiller ses côtes et freiner les départs massifs de migrants.