Samuel Benshimon sahel-intelligence.com

Dans un contexte économique de plus en plus tendu, le président tunisien Kaïs Saïed suit les directives de son chef algérien, le président Abdelmadjid Tebboune, en opérant un remaniement au sein de son gouvernement. 

Après le limogeage du ministre des Finances algérien Laaziz Fayed, Saïed a été obligé de prendre la décision de remplacer sa propre ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, sans fournir de raison officielle. 

Il a nommé à sa place Michket Slama Khaldi, une mesure qui s’inscrit soi-disant dans une dynamique de réformes économiques face à des difficultés structurelles croissantes, selon les analystes.

Les deux pays, qui partagent des défis similaires, semblent réagir face à une crise économique profonde, marquée par des pénuries de produits de première nécessité tels que le lait, le sucre, la semoule et la farine. La situation a été récemment aggravée par la pénurie de bouteilles de gaz domestique, essentiel à la fois pour la cuisine et le chauffage, dans plusieurs régions de la Tunisie.

Dans ce climat de mécontentement populaire, le gouvernement tunisien cherche à répondre à la pression interne et internationale en ajustant ses politiques économiques. 

Le limogeage de Sihem Boughdiri Nemsia et la nomination de Michket Slama Khaldi témoignent de cette volonté de ‘’changement’’ dans un contexte où la Tunisie, tout comme l’Algérie, se trouve confrontée à des crises multiples. 

Ces ajustements ministériels s’inscrivent dans une série de réformes qui semblent, en partie, viser à détourner l’attention des populations des difficultés économiques croissantes. 

D’après les experts, en procédant à des remaniements, les dirigeants cherchent à envoyer un signal de changement et de dynamisme face à une crise persistante. Cependant, ces gestes peuvent aussi être perçus comme une tentative de masquer les profondes failles structurelles des économies tunisienne et algérienne.

Agissant ainsi, les gouvernements espèrent apaiser le mécontentement populaire, tout en évitant d’aborder frontalement les causes profondes de l’instabilité économique, préférant focaliser l’attention sur des solutions apparentes et des changements de visage à la tête des ministères clés.

By Albert C. Diop

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