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Je venais à peine de me réveiller et, regardant mon téléphone, je constatai un appel manqué de Keneme. L’heure était inhabituelle. Ensuite, Je vis défiler des photos et des messages nécrologiques dans 2 groupes Whatsapp : Les « Vieux Copains », et « Endam Matards ». Je fixai mes yeux sur les photos qui défilaient comme si je n’étais pas persuadé du visage que j’ai connu depuis ma tendre jeunesse ; Je pris mon téléphone pour appeler Demba ; Il était injoignable.
Quelques minutes après, Cire Dioum m’appela pour m’annoncer le décès de Samba GAYE. Je réalisai, DEFINITIVEMENT, que SAMBA Gaye s’en est allé. Aussitôt, un sentiment immense de tristesse me saisit. La peine m’étreignit. Mes yeux embués, j’essayai d’imaginer ce qui s’est vraiment passé ; Si prématurément ! Je me posai des questions auxquelles je n’avais aucune réponse.
Je vais essayer, en tant soit peu, de parler de feu Samba GAYE. J’ai connu Samba GAYE dans les années 75. J’avais 10 ans. Nous étions tous les deux à l’école primaire. Nous nous fréquentions quotidiennement et sans relâche. Nous vagabondions au gré de nos désirs extravagants. Nous avons cheminé ensemble jusqu’à l’âge adulte. Devenus pères de familles, nous sommes restés frères, amis et compagnons.
Samba GAYE était un homme généreux, agréable, ouvert et de commerce facile. Depuis sa tendre jeunesse, il allait et venait d’une maison a une autre, d’un quartier a un autre. Il était, déjà, dans ce rôle de constructeur de liens sociaux. Il échangeait avec tout le monde. Il avait cette capacité à discuter et à s’arrimer à tous les âges. Son métier d’enseignant aura certainement renforcé cette capacité relationnelle, cet esprit d’harmonie et de cohésion, en un mot, cet immense et enviable goût du vivre-ensemble qui le caractérisait.
Samba GAYE, c’est aussi une mémoire fascinante. Il mémorisait PRESQUE TOUT. Aucun épisode, aucun contentieux, aucun acte impertinent que nous avions pu commettre durant notre jeunesse, ne lui échapper. Il avait gardé, au fond de sa mémoire, des épisodes qui ont jalonné notre tendre jeunesse où, insouciance et inconscience, étaient notre fort. Des lors, on comprend, pourquoi Samba Gaye avait cet art de tenir en haleine toute une assemblée au cours de journée ou de soirée entre amis. C’était un causeur spirituel.
C’est, justement, cette mémoire phénoménale qui me donna l’idée de la rédaction d’un ouvrage collectif auquel il était favorable. La dernière fois que je l’ai vu, c’était un soir de Ramadan 2023, il était venu me rendre visite. Nous avions discuté pendant une bonne heure ; En toute liberté, du projet d’ouvrage collectif, de la politique (Je venais de démissionner de l’AJD/MR), des matards, des problèmes de société, des problèmes de notre ville et ceux du pays. Depuis lors, je ne l’ai plus revu. Je garde à l’esprit, en cette soirée bénie du ramadan, ce qu’il me disait AMICALEMENT : « Jean, il faut venir voir les gens avant ton retour, espèce de connard ». Je répliquai en ces termes : ATT, je le ferai et je te remercie pour la visite.
Le mardi 21 JANVIER 2025 dernier, en compagnie de Jules Diop, je m’étais rendu chez lui pour d’une part, lui renouer mon amitié, et d’autre part, lui témoigner ma solidarité et mon soutien moral après l’épreuve du choc.
CE QUI DEVAIT ARRIVER ARRIVA.
La mort de Samba prit de court tout le monde. Mais, il quitte ce bas-monde, après avoir tout donner à l’idéal qu’il se faisait de l’amitié et de la fraternité. La preuve ! Ces condoléances que j’ai personnellement reçues des quatre coins du monde. Des ressortissants de Boghe vivant dans la diaspora, des promotionnaires, d’anciens élèves du lycee de Boghe originaires du lao, du Toro mais aussi de bogheens avec lesquels Samba a cheminé au sein de mouvements associatifs.
Tous et toutes reconnaissent, en l’Homme, son côté agréable, son attachement profond à la fraternité et a l’amitié, en un mot, son attachement au vivre-ensemble.
C’est à cet ami d’enfance que je rends cet hommage. Je présente mes sincères condoléances à sa famille biologique. A Bebe DIAW. À tous les « Matars », a tous les « Vieux Copains », a tous les amis de « Endam Matars » et a tout le département de Boghe qu’il aimait tant.
Qu’ALLAH ait pitié de son âme et lui accorde un rang élevé dans son paradis éternel.
Qu’ALLAH veille sur sa famille.
Repose en paix ATT comme je l’appelais en raillerie.
NB : Samba GAYE servait comme Inspecteur pour le ministère de l’Enseignement. Il était Secrétaire National à l’éducation au sein de l’JAD/MR et Militant Actif dans plusieurs organisations de la Société Civile.
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Adama NGAIDE. Son ami, son frère qu’il appelait AMICALEMENT Ibri ou Jean.