
Dans la nuit de lundi à mardi, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et leurs alliés soudanais ont signé à Nairobi un document clé intitulé « Constitution de transition ».
Cette signature marque une nouvelle étape dans le conflit qui déchire le pays depuis près de deux ans, un conflit qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes et provoqué un désastre humanitaire, avec plus de douze millions de déplacés.
Ce développement intervient seulement dix jours après la signature, le 23 février, à Nairobi, de la « charte fondatrice » de ce qui pourrait devenir un gouvernement parallèle, soutenu par l’Alliance fondatrice du Soudan (Sudan Founding Alliance), un groupe composé de diverses factions rebelles. Cette « Constitution de transition » précise les modalités du gouvernement qui pourrait voir le jour dans les zones contrôlées par les rebelles.
Ahmed Tuqud Lisan, un membre du comité préparatoire de l’Alliance fondatrice du Soudan, a confirmé la signature du document, soulignant que celui-ci détaille un « système de gouvernance décentralisé » ainsi que la structure de l’exécutif de ce futur gouvernement. Il a également précisé que la signature de ce document ouvrait la voie à la formation d’un gouvernement de transition dans les zones sous contrôle des FSR.
Parmi les signataires du document constitutionnel figure Abdel Rahim Daglo, le numéro 2 des FSR, ainsi que 23 autres personnalités de l’Alliance fondatrice.
Le texte signé à Nairobi représente une réponse aux autorités soudanaises, alors que le pays est plongé dans une guerre civile depuis avril 2023 entre les FSR, dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo, et l’armée régulière soudanaise dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, actuel chef de l’État de facto du pays.
L’annonce par les FSR et leurs alliés de la création d’un « gouvernement de paix et d’unité » a suscité de vives critiques internationales, notamment de l’ONU.
Le gouvernement soudanais a rapidement dénoncé cette initiative, la qualifiant de « dangereux précédent » et la considérant comme une violation du droit international. Les autorités soudanaises ont également exprimé leur désapprobation à l’égard du Kenya, accusé de soutenir les rebelles de manière « irresponsable ».