Taqadoumy — Le président de l’Union des Forces du Progrès (UFP), Mohamed Ould Maouloud, a déclaré que la Mauritanie fait face à de grands défis qui nécessitent de réorganiser la maison intérieure avant d’être confrontée à des circonstances plus difficiles, appelant à un dialogue politique inclusif qui établisse les bases d’une véritable démocratie exprimant la volonté du peuple.
Lors d’une intervention dans l’émission « Question Mobile » sur la chaîne TTV, Ould Maouloud a souligné que le pays est « en démocratie depuis 30 ans, mais cela n’a pas produit de résultats concrets ».
Il a ajouté que l’alternance pacifique au pouvoir, qui est l’un des principaux fruits de la démocratie, n’a pas encore été réalisée, ce qui menace la stabilité et pousse certains à chercher d’autres voies « qui pourraient entraîner le pays vers des conséquences désastreuses ».
Ould Maouloud a évoqué une série de défis, notamment régionaux, comme la présence d’Israël au nord et son intervention dans des conflits entre des peuples frères, ainsi que la guerre civile à l’est qui affecte l’économie pastorale.
Il a également mentionné des crises internes sociales et économiques qui menacent le tissu national, ainsi que des crises latentes liées à l’identité, aux ethnies et aux classes sociales.
Il a mis en garde contre de nouveaux phénomènes tels que l’immigration clandestine, soulignant que « l’impasse politique » aggrave la fragilité de la situation. Il a critiqué ceux qui minimisent l’importance du dialogue, affirmant que leur logique est « irréaliste » et qu’ils « profitent de tout cela et pourraient tout perdre ».
Il a affirmé que la démocratie n’est pas un modèle unique. La Mauritanie peut construire sa propre démocratie, en soulignant les différences entre les modèles suisse, français et allemand. Il a conclu en disant : « Nous ne sommes que quatre millions, juste un petit village ou quelques tentes. Nous devons donc nous entendre pour sauver notre pays d’un destin similaire à celui de pays comme le Soudan, le Tchad, ou encore le Mali. »