Karol Biedermann sahel-intelligence.com

Le Président du Burkina Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a reçu en audience, jeudi, une délégation des ministres de l’Industrie et du Commerce des pays membres de la Confédération des Etats du Sahel (AES). Cette rencontre a porté sur la mise en place d’une centrale d’achat pour les produits stratégiques dans l’espace de la Confédération, ainsi que sur l’application des recommandations des Chefs d’État concernant le commerce et l’industrie.
Les ministres, réunis à Ouagadougou dans le cadre de la mise en œuvre des engagements pris lors de la signature du Traité de la Confédération des États du Sahel en juillet 2024 à Niamey, ont cherché à obtenir des orientations de la part du Président Traoré avant de se retrouver pour des discussions plus approfondies. Le Premier ministre burkinabè, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a ouvert les travaux de cette rencontre, soulignant l’importance de cette initiative pour renforcer les liens économiques et commerciaux entre les pays membres.
La réunion d’aujourd’hui s’inscrit dans le prolongement d’une première rencontre tenue en octobre 2024 à Bamako, qui a jeté les bases de l’intégration économique au sein de l’AES. Lors de cette première session, des recommandations ont été formulées pour renforcer la coopération commerciale, avec un accent particulier sur l’harmonisation des politiques et stratégies économiques, ainsi que sur la libre circulation des personnes et des biens.
Les discussions ont notamment porté sur l’adoption d’un code unifié des investissements, l’élaboration d’un plan pour la gouvernance du Fonds souverain de l’AES, destiné à financer des projets d’infrastructure, ainsi que sur la création d’un cadre plus favorable aux échanges intra-AES. La mise en œuvre de ces mesures vise à dynamiser les économies des pays membres et à favoriser une croissance durable dans la région.
Dans son discours, Serge Gnaniodem Poda, ministre burkinabè de l’Industrie et du Commerce, a insisté sur l’importance d’une approche collaborative pour relever les défis économiques du Sahel. « Le secteur privé doit être au cœur de la mise en œuvre de ces politiques pour que nous puissions développer des solutions adaptées à notre contexte », a-t-il affirmé.
Seydou Asman, ministre du Niger, a appelé à un plus grand patriotisme de la part des acteurs économiques de la région, soulignant la nécessité de favoriser le développement endogène. Il a également insisté sur l’importance de renforcer la coopération sud-sud pour stimuler le développement au sein de la Confédération.
Le ministre malien de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, a quant à lui souligné que l’un des principaux obstacles à une plus grande intégration économique au sein de l’AES reste la faiblesse des échanges commerciaux. Il a donc plaidé pour la promotion d’une circulation fluide des personnes et des biens, afin d’intensifier les échanges et d’accélérer l’intégration économique.
Cette réunion à Ouagadougou marque ainsi une nouvelle étape dans la concrétisation des objectifs ambitieux de la Confédération des États du Sahel, avec l’espoir que des actions concrètes et une meilleure coopération régionale permettront de répondre aux enjeux économiques cruciaux de la région.