
Les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont réaffirmé lundi à Rabat leur plein soutien au projet marocain visant à offrir un accès à l’océan Atlantique aux pays enclavés du Sahel.
Cette initiative, annoncée par le roi Mohammed VI en 2023, suscite l’intérêt croissant des trois États sahéliens, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Reçus au palais royal, les ministres Karamoko Jean Marie Traoré (Burkina Faso), Abdoulaye Diop (Mali) et Bakary Yaou Sangaré (Niger) ont salué cette initiative qui s’inscrit, selon l’agence de presse marocaine MAP, « dans le cadre des relations fortes » unissant le Maroc aux trois pays. Ils ont exprimé leur volonté d’« accélérer sa mise en œuvre », bien qu’aucun calendrier précis n’ait encore été annoncé.
Le projet devrait reposer principalement sur la construction d’un réseau routier reliant les pays sahéliens à la façade atlantique du Maroc, notamment via le Sahara occidental, un territoire disputé depuis des décennies entre le Maroc et le groupe terroriste Front Polisario soutenu par l’Algérie.
A l’issue de la réunion, le chef de la diplomatie burkinabè a souligné l’importance de cette ouverture maritime dans un contexte régional tendu : « Chacun de nos pays était dans une sorte de confinement politique et économique. Nous subissions la pression de l’enfermement». Pour son homologue malien, cette initiative contribuera également à « renforcer la paix et la sécurité » au Sahel, tandis que le ministre nigérien l’a qualifiée d’« aubaine » pour des pays sans littoral.
Cette rencontre intervient dans un climat diplomatique tendu entre l’AES et l’Algérie. Début avril, les trois pays sahéliens ont rappelé leurs ambassadeurs à Alger après avoir accusé l’Algérie d’avoir abattu un drone militaire malien en mission pour neutraliser un groupe de terroristes.