Majorité–Opposition : la guerre des récits sur l’état de la Mauritanie

shemsmaarif.info La Coordination des partis de la majorité soutenant le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a critiqué le ton du dernier communiqué publié par les forces politiques de l’opposition. Elle estime que ce discours reprend la rhétorique de certaines organisations dont l’historique est marqué, selon elle, par des appels à la division du pays sur des bases ethniques et sociales. La Coordination affirme qu’une lecture attentive de ce communiqué suffit pour déceler ces influences.

Dans un communiqué rendu public, la majorité estime que ces organisations, dont les plans auraient été déjoués par le peuple, tenteraient désormais de s’infiltrer dans certains partis politiques afin de véhiculer une image faussée de la situation en Mauritanie. La Coordination se dit convaincue que ces partis ne partagent pas de telles intentions.

Elle rejette par ailleurs les allégations formulées par l’opposition concernant les libertés publiques et les conditions de vie dans le pays. Selon la Coordination, la Mauritanie a connu une ouverture politique sans précédent, symbolisée notamment par son classement à la 33e place mondiale – et première au niveau arabe et africain – dans l’édition 2024 du classement de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières.

Concernant la sécurité, la majorité souligne que, malgré un contexte régional instable, la Mauritanie bénéficie d’un climat de stabilité salué à l’international. Elle attribue cette situation à la stratégie adoptée par le régime, qu’elle qualifie de prudente et efficace.

Sur le plan de la gouvernance, la Coordination affirme que le président Ould Ghazouani a fait de la lutte contre la corruption une priorité. Elle cite la création d’une Autorité nationale de lutte contre la corruption, une première dans le pays, ainsi que le rattachement de l’Inspection générale d’État à la présidence. Elle indique également que plusieurs dossiers ont été transmis à la justice, dans une volonté affichée de rompre avec les pratiques du passé, et que des efforts ont été menés pour renforcer la transparence à travers la digitalisation et la réforme du système des marchés publics.

La Coordination met aussi en avant les actions sociales engagées par le gouvernement. Elle rappelle la création de la Délégation générale à la solidarité nationale et à la lutte contre l’exclusion (Taazour), le renforcement du Fonds national d’assurance maladie solidaire, ainsi que le lancement de programmes de cantines scolaires, de soutien aux personnes en situation de handicap et de transferts monétaires ayant, selon elle, bénéficié à plus d’un million et demi de citoyens.

Sur le plan des infrastructures, la majorité évoque des améliorations dans les services d’eau et d’électricité, la construction d’hôpitaux et de centres de santé, ainsi que des réformes dans le secteur de l’éducation. Elle cite notamment la mise en place de “l’École républicaine”, la construction de milliers de classes, le recrutement massif d’enseignants et la mise en œuvre de programmes d’emploi et de financement ciblant les jeunes et les femmes.

La question de l’unité nationale est également abordée dans le communiqué, qui la qualifie de “ligne rouge”. La majorité affirme que la lutte contre le discours de haine, la promotion de la justice sociale et le renforcement du vivre-ensemble sont au cœur des actions du président.

En réaction aux critiques de l’opposition sur le traitement des résidents étrangers, la majorité assure que la Mauritanie respecte les lois et les normes humanitaires internationales. Elle précise que les mesures évoquées ne visent que les réseaux de trafic et de criminalité organisée, sans affecter les droits des résidents légaux.

Enfin, la Coordination rappelle l’appel lancé par le président Ghazouani en faveur d’un dialogue national inclusif. Elle invite toutes les forces politiques à mettre de côté les surenchères et à participer avec responsabilité à ce processus, dans l’intérêt de la Mauritanie et de son peuple.

Les forces de l’opposition, pour leur part, avaient alerté sur un recul des libertés individuelles et collectives, la persistance de la corruption et une détérioration des conditions de vie dans les zones urbaines et rurales. Elles dénoncent également un climat de répression grandissant visant journalistes, blogueurs, acteurs politiques et militants.

Category: Actualité

By Albert C. Diop

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