RFI-Afrique — Les tensions diplomatiques entre l’Algérie et le Mali n’en finissent pas et se prolongent aux Nations Unies où se tient le débat général de l’organisation. Au cœur des divisions entre les deux voisins : le drone malien abattu par Alger le 1er avril 2025. Bamako accuse l’armée algérienne d’avoir frappé l’engin sur son territoire, Alger dément. À la tribune de l’ONU, les deux pays ont eu 30 minutes pour s’exprimer et ce dossier est devenu central.

« Mieux ensemble : plus de 80 ans au service de la paix, du développement et des droits humains » : c’est le titre du débat général organisé pour les 80 ans des Nations unies. Le 26 septembre, pour le Mali, c’est le Premier Ministre qui s’est exprimé et qui a donc critiqué les autorités algériennes.

« Du haut de cette tribune, nous appelons la junte algérienne à cesser de soutenir le terrorisme international, à s’impliquer résolument dans la promotion de la paix et de la sécurité dans un esprit constructif, en respectant la souveraineté des États », avait lancé le général Abdoulaye Maïga, répétant trois fois cette déclaration sur l’Algérie.

« Faux poète mais vrai putschiste », « parraine le terrorisme »

Mais, ce lundi soir, c’est Ahmed Attaf, le ministre algérien des Affaires étrangères qui s’est présenté au pupitre onusien. Et il a, lui aussi, répété trois fois, la réponse de son pays aux autorités militaires maliennes en s’adressant directement au Premier ministre : « Le sommet de la bassesse, de la vulgarité, de la grossièreté atteint par ce faux poète mais vrai putschiste ne sont rien d’autres que logorrhées de soudarts. Son bavardage de caniveau ne mérite que mépris et n’inspire que dégout. »

Et cet échange entre les deux États n’est pas près de s’arrêter. Dans la nuit, la mission permanente du Mali à l’ONU a diffusé « un droit de réponse ». Dans ce communiqué de deux pages il est notamment indiqué : « Cette action hostile, inamicale et condescendante est une preuve supplémentaire que le régime algérien parraine le terrorisme international. »

L’affaire qu’avait intenté Bamako contre Alger devant la Cour internationale de justice (CIJ) a été refermée. Le 16 septembre, le Mali avait saisi la plus haute instance judiciaire de l’ONU, accusant l’Algérie de l’avoir agressé. Mais trois jours plus tard, la CIJ signalait le refus de l’Algérie de se soumettre à cette procédure, qui n’est donc pas allée plus loin.

By Albert C. Diop

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