APA-Abidjan (Côte d 'ivoire)APA-Abidjan (Côte d ‘ivoire)

Depuis son arrivée au pouvoir en 2011, Alassane Ouattara a consolidé la stabilité politique de la Côte d’Ivoire tout en relançant son économie, avec une croissance soutenue, des infrastructures modernisées et des réformes sociales majeures, préparant le pays à relever les défis de demain.

À son arrivée au pouvoir, en 2011, Alassane Ouattara s’est attelé à stabiliser un pays meurtri par une crise politico-militaire, et à relancer son développement économique et social. Le pays a enregistré une croissance moyenne du PIB réel de 6,5 % entre 2021 et 2023 et a atteint 6 % en 2024.

Les projections du FMI suggèrent que cette tendance se poursuivra, avec une croissance prévue de 6,5 % en 2025 et une moyenne de 6,2 % jusqu’en 2027. Cette croissance est tirée par le secteur agricole avec des productions records de cacao, dont le pays est le premier producteur mondial.

L’économie est également tirée par le secteur des hydrocarbures avec l’exploitation du champ pétrolier et gazier Baleine, un gisement de classe mondiale, ainsi que les investissements dans les infrastructures routières, énergétiques et de transport.

Ces secteurs ont renforcé la position de la Côte d’Ivoire comme hub régional, sans compter celui des télécommunications, en plein essor, avec une croissance de 6,8 % en 2024. Les industries extractives, notamment l’or et la bauxite, contribuent également à la croissance économique du pays.

Malgré ces résultats positifs, la Côte d’Ivoire doit relever des défis pour maintenir cette croissance et réduire les inégalités sociales et régionales. Les autorités ivoiriennes visent à atteindre une croissance annuelle moyenne supérieure à 7 % et à accéder au statut de pays à revenu intermédiaire supérieur d’ici 2030.

Développement économique

Ses trois mandats ont permis la réalisation de nombreux chantiers structurants. Plusieurs sont encore en cours et requièrent des efforts soutenus.

« Je suis candidat parce que notre pays fait face à des défis sécuritaires, économiques et monétaires sans précédent, dont la gestion exige de l’expérience », a déclaré Alassane Ouattara.

La présidence d’Alassane Ouattara a permis à la Côte d’Ivoire de retrouver une stabilité politique et de mettre l’accent sur le développement économique. Entre 2011 et 2024, le PIB est ainsi passé de 12 869 milliards à 52 414 milliards de FCFA, conformant la position du pays comme la première puissance économique de l’UEMOA.

Avec un taux de croissance projeté à 6,5 % en 2025, un pourcentage supérieur à celui de la plupart des économies africaines, la Côte d’Ivoire connaît une embellie économique. Dans le même temps, le budget de l’État a été multiplié par cinq depuis 2011, pour atteindre 15 000 milliards de FCFA fin 2024.

Les investissements ont entraîné une hausse de la dette publique, mais le FMI prévoit une réduction progressive, de 57% du PIB en 2023 à 53 % en 2027. En recul depuis 2021, le déficit public devrait approcher les 3% en 2025.

Ces efforts ont conduit les trois principales agences de notation financières mondiales, notamment Fitch, Moody’s et S&P, à relever la note souveraine de la Côte d’Ivoire au cours du dernier mandat du président Alassane Ouattara.

Symbole de cette stabilité retrouvée, le siège de la Banque africaine de développement (BAD) a été réinstallé à Abidjan. Selon le FMI, la Côte d’Ivoire pourrait, si elle maintient sa trajectoire actuelle, « évoluer vers un statut de pays à revenu intermédiaire supérieur à moyen terme ».

Parmi les principaux défis à venir figure l’adoption d’une monnaie unique pour les pays membres de la Cédéao. L’administration d’Alassane Ouattara joue un rôle moteur dans les négociations, qui pourraient aboutir prochainement.

A l’échelle internationale, l’attractivité de la Côte d’Ivoire s’est quant à elle renforcée, notamment grâce à sa stabilité politique, un cadre sécuritaire solide et un environnement des affaires jugé résilient. En hausse depuis 2011, les investissements privés étrangers ont ainsi franchi le cap des 1 000 milliards de FCFA en 2023.

Pourtant, malgré ces résultats économiques encourageants, les inégalités restent fortes en Côte d’Ivoire. Le PIB par habitant – 2 872 dollars – demeure inférieur à celui de la plupart des pays émergents. L’économie informelle représente encore 40 % du PIB.

L’exécutif s’est attaqué à ces problématiques, faisant notamment baisser le taux de pauvreté de 55 % à 37,5 % entre 2011 et 2021. Mais, les efforts doivent être poursuivis pour consolider ces avancées : réduire le taux de pauvreté sous les 20 % d’ici 2030 constitue ainsi l’une des priorités affichées par Alassane Ouattara.

Industrie, infrastructures et tourisme

Depuis 2011, l’exécutif ivoirien a massivement soutenu le développement des infrastructures, avec un investissement annuel moyen de 7 % du PIB. Le taux d’électrification atteint ainsi le taux de 94 %, contre 33 % en 2011.

« Les investissements massifs réalisés permettent à la Côte d’Ivoire de disposer d’électricité en abondance et au tarif le moins cher de la région », souligne Edi Boraud, président de l’Union des professionnels de l’électricité, de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables en Côte d’Ivoire (UPESEL-CI).

Du côté des transports, les trois mandats d’Alassane Ouattara ont vu la réalisation de nombreux projets routiers, portuaires et aériens. En 2022, le pays a inauguré le terminal industriel polyvalent du port de San-Pedro (Sud-ouest), ainsi que le second terminal à conteneurs du port d’Abidjan. Le 15 octobre 2025, Air Côte d’Ivoire ouvrira une ligne aérienne Abidjan-Paris.

Entre 2011 et 2024, le nombre de collèges et de lycées publics a triplé, passant de 294 à 902. Le pays a aussi construit des hôpitaux, amélioré l’accès à l’eau potable, investi dans les infrastructures de télécommunications. De nombreux autres chantiers sont programmés à l’horizon 2030.

Le pays a également amélioré son attractivité touristique : le nombre de visiteurs annuels est passé de 300 000 dans les années 2000 à plus de 2 millions aujourd’hui. L’exécutif a également fait de la transformation locale des matières premières agricoles exportées (cacao, anacarde, coton, café…) une priorité industrielle.

Plus globalement, la valorisation du Made in Côte d’Ivoire est au cœur de la stratégie économique d’Alassane Ouattara. Ses effets devraient pleinement se matérialiser dans les années à venir, à condition de maintenir cette orientation.

Gouvernance, Santé et sécurité

La lutte contre la corruption a elle aussi progressé, notamment durant le troisième mandat d’Alassane Ouattara, mais de nombreux défis subsistent. Selon Transparency International, la Côte d’Ivoire est passée d’un score de transparence de 35/100 en 2019 à 45/100 en 2024. Le pays se situe désormais bien au-dessus de la moyenne de l’Afrique subsaharienne (33/100), mais reste en retrait par rapport aux États les plus avancés du continent.

Le système de santé ivoirien a également connu de nets progrès. Mise en place en 2019, la Couverture maladie universelle (CMU), avec 15 millions d’inscrits fin 2024, a nettement amélioré l’accès aux soins, en particulier pour les populations les plus vulnérables.

L’exécutif s’est également attaché à renforcer la couverture médicale dans les zones rurales : 80 % de la population vit aujourd’hui à moins de 5 km d’un centre de santé, contre 66 % en 2011.

En 2024, la dernière édition de l’indice SIGI de l’OCDE a désigné la Côte d’Ivoire comme le pays d’Afrique où les inégalités de genre sont les plus faibles. En quelques années, le pays a su transformer sa législation et faire évoluer les mentalités, passant d’un score de 42,8 en 2019 – à l’époque dans la moyenne africaine – à 17,3.

D’importants investissements ont été réalisés dans les énergies renouvelables (EnR), qui atteignent désormais 30% du mix énergétique. Cette trajectoire doit se poursuivre afin d’atteindre l’objectif présidentiel de 45 % d’EnR d’ici 2030.

Défis et perspectives

Alors que la campagne pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 touche à sa fin, le bilan d’Alassane Ouattara, s’il n’est pas parfait, apparaît solide. L’économie ivoirienne a retrouvé sa vigueur, les infrastructures se sont modernisées, la stabilité politique s’est consolidée et la diplomatie d’Abidjan s’impose comme un pivot régional.

Mais les défis demeurent, entre autres, la réduction des inégalités, la lutte durable contre la corruption, la sécurité au nord et la consolidation démocratique. C’est sur la confiance des Ivoiriens dans les capacités d’Alassane Ouattara à transformer la croissance en prospérité partagée que se jouera, sans doute, le verdict des urnes le 25 octobre 2025.

La Côte d’Ivoire revendique un indice de sécurité de 1,2, une performance remarquable. Toutefois, le pays devra faire face aux tensions dans le Nord, en lien avec l’activité de groupes djihadistes venus du Sahel.

Le gouvernement a, d’ailleurs, renforcé ses capacités militaires et de renseignement à travers le programme « Armée 2030 ». Parallèlement, des actions de prévention ont été lancées, notamment à destination des jeunes du Nord, vulnérables à la radicalisation.

Pour faire face à la menace terroriste, l’exécutif a misé sur trois axes : la montée en puissance opérationnelle, la formation des forces en place, l’anticipation des menaces via des coopérations régionales et internationales.

Sous les mandats d’Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire a assumé un rôle stabilisateur dans la région. Le politologue Mathias Hounkpé estime ainsi qu’elle « apparaît comme le pays qui gère les problèmes des pays francophones ». La présidence entend désormais favoriser le retour du Niger, du Mali et du Burkina Faso au sein de la Cedeao, après leur retrait consécutif à l’arrivée au pouvoir de juntes militaires.

Alassane Ouattara a d’ailleurs privilégié le dialogue et la diplomatie dans les moments de tension avec ces pays, se refusant notamment à réagir dans la précipitation lorsque 49 soldats ivoiriens ont été retenus à Bamako en 2022.

AP/Sf/APA

By Albert C. Diop

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