
Cinq candidats, dont le président sortant Alassane Ouattara, s’affrontent samedi lors du scrutin présidentiel ivoirien marqué par l’exclusion de plusieurs figures majeures de l’opposition.
Les électeurs ivoiriens se rendront aux urnes samedi pour le premier tour de l’élection présidentielle qui opposera cinq candidats, dont le chef de l’État sortant Alassane Ouattara en quête d’un quatrième mandat.
Quelque 8,7 millions d’électeurs sont inscrits pour ce scrutin organisé dans ce pays de 32,8 millions d’habitants, considéré comme l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique de l’Ouest. L’élection vise à consolider la stabilité politique et la croissance économique du pays.
La Commission électorale indépendante (CEI) avait reçu 60 dossiers de candidatures entre le 1er juillet et le 26 août 2025. Après examen, le Conseil constitutionnel a retenu cinq candidats dans sa liste définitive proclamée le 8 septembre dernier par sa présidente, Mme Chantal Camara Nanaba.
Nombreuses candidatures rejetées
Plusieurs figures politiques de premier plan ont vu leurs candidatures invalidées. L’ex-président Laurent Gbagbo et l’ancien directeur général de Crédit Suisse Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, ont été déclarés inéligibles en raison de leur non-inscription sur la liste électorale.
Le président du Front populaire ivoirien (FPI) Pascal Affi N’Guessan a été écarté pour parrainages en double et un déficit de 20 504 signatures. Le pasteur Wilfried Amagou Zahui, Antoine Assalé Tiémoko et l’ancien préfet d’Abidjan Vincent Toh Bi ont également été écartés pour parrainages insuffisants.
L’ex-Premier ministre Guillaume Soro, en exil, n’a pas pu déposer son dossier. Charles Blé Goudé, condamné dans l’affaire de la crise post-électorale de 2010-2011, reste radié de la liste électorale. Le président du Cojep a toutefois soutenu Simone Ehivet et Ahoua Don Mello dans la collecte des parrainages.
Le cautionnement pour se porter candidat est fixé à 50 millions de Fcfa, accompagné d’un nombre minimal de parrainages citoyens attestant l’assise nationale du candidat.
Cinq candidats en lice
Alassane Ouattara, 83 ans, candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), est président depuis 2011. Ancien cadre de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et du Fonds monétaire international (FMI), il revendique un bilan économique marqué par une forte croissance. Sa candidature à un quatrième mandat est contestée par l’opposition qui la qualifie d’anticonstitutionnelle.
Jean-Louis Billon, 60 ans, représente le Congrès démocratique (CODE). Homme d’affaires, ancien président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, il a été ministre du Commerce sous la présidence d’Alassane Ouattara entre 2012 et 2018. Il n’a pas obtenu l’investiture du PDCI-RDA, son parti d’origine.
Simone Ehivet Gbagbo, 76 ans, ancienne Première dame de Côte d’Ivoire, conduit la candidature du Mouvement des générations capables (MGC), formation politique qu’elle a fondée en 2022. Elle se présente pour la première fois à l’élection présidentielle.
Ahoua Don Mello Jacob, 67 ans, est candidat indépendant. Docteur-ingénieur des Ponts et Chaussées, ancien cadre du FPI puis du PPA-CI, il a été évincé de ce dernier parti en août 2025. Il présente sa candidature comme dépassant les clivages partisans.
Henriette Lagou, 69 ans, représente le Groupement des partenaires politiques pour la paix (GP-PAIX), coalition multipartite. Ancienne ministre de la Famille, de la Femme et de l’Enfant en 2000, diplômée de l’École nationale d’administration d’Abidjan, elle se présente pour la deuxième fois après 2015.
Fin de campagne
La campagne électorale s’est achevée jeudi à minuit après deux semaines d’activités. Les candidats ont tenu leurs derniers meetings dans plusieurs villes, notamment Abidjan, Bouaké et Aboisso.
Le président sortant, Alassane Ouattara a présenté son bilan et plaidé pour la continuité de sa politique. Les autres candidats ont exposé leurs programmes et priorités pour le pays.
Le scrutin se déroule dans un contexte marqué par l’exclusion de plusieurs figures de l’opposition, certaines en raison de condamnations judiciaires liées à la crise post-électorale de 2010-2011. Les bureaux de vote ouvriront samedi matin sur l’ensemble du territoire national.
AC/Sf/APA